vendredi 30 janvier 2009

Un voleur II

Nous sommes vendredi soir. Retour au travail demain (mise au point auprès du patron. Arg). Il me fallait mettre à jour la situation du voleur.

Lorsque ça a eu lieu, Réda et Naima, nos voisins d'en bas, sont sortis et ont vu sauter le scélérat au-dessus du haut mur qui mène à la ruelle sur le côté. Sur le toit de l'immeuble en face, il y avait un jeune homme qui semble avoir témoigné de l'incident. Il a fait signe de la main à Réda qu'il allait le voir plus tard pendant la journée.


La police a refusé de prendre des empreintes (pas la peine, disaient-ils). Lorsqu'on a rencontré le jeune homme d'en-face, il a identifié un individu. Un jeune voyou du quartier qui venait de sortir de tôle. On a été l'arrêter. Bon, c'est fait. La vie continue.

...malheureusement, quand Nawel est allée au commissariat pour témoigner contre notre voleur, elle ne pensait pas que c'était lui. Pire, puisque le procès-verbal était en arabe et que Réda n'a pas pris la peine de déchiffrer (il faut comprendre que l'arabe et l'algérien sont deux langues. Surtout lorsqu'on fait affaire avec toutes choses légales. C'est comme si une Algérienne tentait de comprendre mes conneries blogales) et il a signé là où la police lui a indiqué.

Bon, au premier abord, j'ai pensé que Nawel avait fait une erreur. Elle s'est réveillée en sursaut, a crié et a bondé du lit et est partie à courir. Elle m'a affirmé que le soupçonné est grand et beau et que le mec qui est entré chez elle est petit, laid et «a l'air d'un singe».

Je ne veux pas ici insulter Nawel d'aucune façon, mais un réveil traumatisant à 4 h 00 du mat n'est pas trop hotte pour nos perceptions. Je lui ai dit qu'il ne lui fallait pas trop affirmer que ce n'était PAS le beau jeune homme, juste qu'elle ne peut pas l'identifier.

Cependant, les choses ont drôlement viré. Le jeune homme d'en face a changé son histoire à maintes reprises. Initialement, le suspect portait des jeans, mais par la suite, un ensemble de sport (il faut comprendre que ce sont les deux choix possibles des jeunes Algérois. Habillés comme leurs idoles de soccer et l'équivalent de l'inventaire d'une bijouterie autour du cou, ils ont l'air un tantinet ridicules. Mais bon, c'est une opinion d'un Canadien sans aucun sens du style, alors voilà). On a commencé à se demander comment il a pu être sur le toit, tout habillé, à 4 h 00 du mat, quand il y a eu moins de 20 secondes entre les cris de Nawel et le bond du mec disparaissant.

La police a insisté que Nawel signe un témoignage indiquant que le voyou était le voleur. Elle a signé qu'il ne l'était pas. Maintenant il y a des multitudes de rumeurs qui circulent dans le quartier et Nawel ne s'en sort pas joliment.

En bref, le jeune d'en face n'a plus aucune crédibilité et il est le seul à témoigner contre le voyou (le juge a laissé tomber le témoignage de Réda sans conséquences, ce qui lui a été d'un énorme soulagement). La police ne veut pas trop se casser la tête et veut mettre en tôle un jeune qui a un casier judiciaire volumineux (une entrée par effraction est un crime sérieux qui peut conduire à 15 ans dans une prison algérienne pas trop plaisante). Selon ce que je peux comprendre de par les différentes versions qui m'ont été dites, personne ne sera inculpé pour ce crime (mais c'est à voir).

...et je suis fier de Nawel d'avoir tenu tête aux officiers.

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