lundi 30 mars 2009

Le cafard

Pour ceux qui craignaient pour ma sécurité, j'ai déversé deux cacannes d'insecticide dans mon dressing ce soir. Mon appart sent le Raid, et je tousse inlassablement, mais j'ose croire m'être débarassé de bibittes foncées amatrices de recoins perdus.

...je vais tout de même rebomber l'accès à ma cave si adorée sur une base hebdomadaire. Je n'aime pas avoir des animaux gros comme mon... pouce munis d'exosquelettes chez moi. Du tout.

Les lignes routières algéroises


dimanche 29 mars 2009

Le mariage et l'Islam

J'en apprends à tous les jours.

Depuis peu (je n'ai pas pu cerner depuis quand, mais c'est récent), on REFUSE catégoriquement aux non-Musulmans de se marier en Algérie. Point. Bon, selon le Coran, un mâle peut marier qui il veut, mais ici, tous sont Musulmans, et on doit le PROUVER afin de passer au mariage.

SI je me convertissais (chose qui ne se fera pas. Point. Plus maintenant), on peut enquêter afin de confirmer que je suis sobre et que je fais mes prières et que, bon, je crois en Allah au point à sacrifier mon moi athée. Ça a l'air qu'il y a des inspecteurs qui circulent pour confirmer ce genre de chose. Amusant.

Bref, on a fait la demande de visa. Si tout va bien, dans quelques semaines nous irons dans mon patelin pour faire une petite cérémonie toute simple sans tracas et sans affirmations à l'état qui protège tous et chacun des Al Kafirouna.

Il reste à trouver une robe qui conviendra à mamzelle et un endroit pour nous lier et un fournisseur de côtes levées (je vais me GAVER de chair de cochon à mon arrivée!!!!!!).

Ah oui, et Sam, piégée par une famille consciente qu'elle se fait juger par les voisins, exige que je fasse la Fatiha à Montréal. La cérémonie de mariage chez les Musulmans n'est pas très intuitive pour un occidental. Apparemment, on réunit tous les mâles invités (pas de femmes hystériques. Surtout pas. 'coûterait trop cher en Kleenex) et l'Imam dicte au futur marié ses obligations et ses droits. Ensuite, le père de la mariée transfert la possession de la femelle au nouveau proprétaire (c'est un peu comme si on faisait une fête pour l'achat d'une voiture d'occasion). La femelle doit signifier son aval par la suite en restant silencieuse (selon les dires du Prophète lui-même. 'voyez, les femelles sont trop modestes pour parler tant qu'elles détiennent leurs hymens. Par la suite, les transpercées se rattrapent).

Ma vie n'était pas compliquée à ce point il y a six mois. Bon, heureusement Sam me rappelle souvent pourquoi ça en vaut la peine d'une manière peu orthodoxe :D

jeudi 26 mars 2009

Un cafard!!!!!!!!

J'avoue que je ne blogue plus autant qu'avant. Les dieux savent que j'ai des histoires. Pourtant, même si je dois déjouer les idiots algériens qui ont décidé qu'on est né Musulman dans ce pays et que les étrangers doivent se conformer à l'interprétation locale du Monsieur Dans Le Ciel Qui Décide Si On Est Gentils (et que je refuse CATÉGORIQUEMENT de m'abaisser au niveau médiéval terre-plate du Ministère des Affaires Religieuses), je n'ai pas trop le goût d'écrire sur mes déboires.

...mais là, je viens de voir un cafard dans mon dressing.

Je suis entré chercher mes clés, question de laisser sortir Samia (non, elle n'était pas encagée. Il faut la clé pour ouvrir la porte d'en-haut. Les clés des chaînes sont sur un autre trousseau) et j'ai vu mes papiers bouger. J'ai soulevé avec les clés et une GROSSE HOSTIE DE BIBITTE m'a regardé et a couru en bas du meuble et s'est cachée derrière lui.

:

J'AI DES COQUERELLES DANS MA VILLA CÂÂÂÂÂLISSE!!!!!!!!!

(...bon. UNE coquerelle. Au moins).

Comme à l'époque de l'épisode du lézard, je risque de ne pas dormir, recroquevillé dans un recoin de mon appart. Cette fois-ci toutefois, je vais me trouver une façon de rester au moins un mètre au-dessus du sol.

Samia se fout de ma gueule en me disant que j'en verrai bien d'autres, car les gros insectes sortent l'été en Algérie. Je suis heureux de savoir qu'elle viendra habiter ici, alors si je dois me faire dévorer par des mutants à six pattes, elle y passera avant. Oh que oui.

mercredi 18 mars 2009

Toutes sortes de merdes

L'état algérien me fait chier à chaque virage. Cette semaine devait être la plus belle de mon séjour. C'en est devenue la pire.

J'ai bu trop de bière ce soir pour écrire quelque chose de cohérent, mais mes 12 travaux de ces derniers jours dépassent tout ce qu'Hercule aurait pu affronter (et j'aurais pu écrire 12 feuilletons avec les détails, mais chu trop en crisse).

En bref :

- Samia et moi voulons nous marier. En temps normal, il est facile d'obtenir un acte de mariage d'une Mairie complaisante aux étrangers. Malheureusement, une élection présidentielle empêche aux Algériens au pouvoir habituellement habiles d'apposer leurs signatures sur un document autrement inerte mais qui, potentiellement, pourrait offusquer des électeurs barbus et qui, donc, sera refusé. Un Algérien qui veut marier une étrangère? Pas de problèmes! L'inverse? Impossible (même si la LOI indique l'égalité dans cette circonstance).

- Ma mère était supposée arriver en Algérie lundi. Malheureusement, elle n'a jamais pensé de se faire faire un visa (oui, c'est de sa faute). J'ai reçu un appel de ma génitrice qui m'a réveillé à 6 h 55, me disant qu'elle ne pouvait pas sortir de la Tunisie (où elle avait passé deux semaines en vacances). Les documents nécessaires (qui devaient venir de moi) ont été envoyés avant l'ouverture du Consulat par télécopieur, et plusieurs intervenants étatiques algériens (je me suis fait des amis dans les ministères) sont... intervenus, mais les fonctionnaires de la place ont fait preuve de résilience. Ma chère petite maman est restée prise dans un minable hôtel Tunisois au centre-ville (après avoir passé ses deux semaines dans les BEAUX HÔTELS de la place) à bûcher pour venir voir son fils même si on lui promettait une réponse incessamment. Si on m'attribue le ministère des affaires étrangères à mon travail, je VAIS trouver l'énergumène responsable de cette situation et (faute de pouvoir faire BIEN pire aux membres de sa famille) je vais uriner dans un coin de son bureau pendant deux semaines. Je vais ensuite prendre des fèces collectées pendant plusieurs jours et fermentées au soleil et je vais beurrer toutes les surfaces de son espace de travail. Je ne niase pas. C'est une promesse.

...oui, j'ai un peu d'amertume. Cet individu m'empêche de voir ma vieillissante maman qui a déjà eu un cancer et qui, bon, pourrait être fragile (bien qu'elle paraisse féroce comme une Louve piégée). Il aurait mérité bien pire.

- J'attendais ma mère lundi avec une Samia nerveuse de la rencontrer, un méchoui à 16 000 DA, 12 bouteilles de champagne (à 3 300 DA la bouteille. Prix du gros. J'adore Sam) et mon cercle d'amis et de collègues. Je viens de donner 60 % du méchoui à Alf (bon, ma mère et son copain, Jipi, n'auraient pas consommé la balance de la viande, mais je suis frustré quand même).

- On cherche donc une façon de se marier sans que je doive me convertir à l'Islam (chose que l'état me pousse inéluctablement à faire). Aux imbéciles algériens qui crachez dans la rue et qui chantez vos lamentations de soumission à Allah tout en battant vos femmes, voici le gros de mon message :

«Lakoum diinoukoum wa liya dini».

J'aimerais bien connaître l'attitude des Algériens si le Canada obligeait tout immigrant potentiel à se convertir à la Chrétienneté et à louanger une vierge ensemencée par un ange (le même crisse d'ange qui est venu purifier leur cââââlisse de Prophète). Je me doute qu'on ne serait pas trop friand de l'apostasie imposée.

Donc, chers amis Canadiens, je ne suis pas du tout heureux d'être dans ce pays arômatique en ce moment. J'ai connu des personnes merveilleuses ici, mais l'éternelle crainte castrée de mal paraître devant leurs voisins me donne un mal du pays AI-GU. L'image de l'Algérie à l'étranger est d'une nation éternellement bombardée par des musulmans extrémistes. Je désire ardemment changer votre vision : ce pays est relativement stable, mais peuplé de lâches qui répriment leurs femelles, qui louangent leur Dieu d'un côté et qui volent, violent, mentent et se démentent perpétuellement de l'autre. J'en suis profondément écoeuré. Il y a des bombes qui se perdent.

vendredi 13 mars 2009

Le Sahara

Je suis revenu du Grand Désert après avoir passé quatre jours à Timimoun avec Michelle, mon collègue (allez voir le feuilleton d'il y a quelques jours pour comprendre cette référence à l'apparence sexiste, mais qui est, en réalité, étrangement sexy). Pour un Canadien, c'était tout à fait dépaysant et j'ai des des centaines de photos et de vidéos, des histoires à n'en plus finir et du sable dans toutes mes possessions (et j'inclus mes orifices corporaux parmi mes possessions, bien que Samia dirait que c'est discutable).

Malheureusement, je souffre de la même panne d'Internet qui plane sur notre joli pays. Je reviendrai donc éventuellement avec les histoires de Bashir, de l'irrigation du Sahara, des effets néfates du sable sur une caméra et du fonctionnement étonnant des mobiles dans un désert vide (Algérie Télécom est capable de me permettre de parler avec ma fiancée à partir de dunes perdues, mais je ne suis pas capable de télécharger cinq photos même si je paie pour une connexion haute vitesse. Bravo. Vraiment).

dimanche 8 mars 2009

Il faut noter...

...que les pétards et les feux d'artifice sont illégaux en Algérie.

J'en ai parlé avec les gens au ministère de la culture. C'est une tradition de père en fils. Ça s'est empiré depuis le vidéo. TOUS les algérois font sauter des feux en ce moment. Quand même impressionnant.

Je ne dormirai pas de la nuit :S

Le soleil vient de se coucher

C'est le Mouloud.

Il y a deux mois, lorsque Samia m'eut expliqué le fonctionnement de cette fête, j'étais incrédule face à un tel concept abstrait. Les Algériens font sauter des pétards. Bon. Tant mieux.

...nan. C'est grave. J'arrive de lécher toutes les vitrines de bijouteries de Didouche avec Samia pour nos alliances et le vacarme d'engins explosifs allumés par des jeunes voyous me poussait à bout (il ne faut pas pousser un Loup Sadique à bout. Genre).

Aussitôt le soleil couché, la fête commence. Il vient de se coucher. La ville en entier saute. De mon promontoire, je vois des fusées dans tous les quartiers de la ville et je n'entends pas clairement ma musique violente. Sérieux.

(Oui, je sais que ma caméra est merdique. J'vous assure que le ciel urbain est illuminé de feux).

Bref, je quitte Alger demain avec Michelle et on descend au désert. Voyons comment ça va se passer.

jeudi 5 mars 2009

Les godasses

L'histoire des godasses a une saveur tout à fait algérienne, alors autant la raconter.

Je vais au désert dans trois jours (bon, quatre dodos, mais cette journée est terminée et je quitte au lever lundi. Gnan) et je n'ai AUCUNE idée de la tenue vestimentaire qui serait de rigueur au Sahara. Jeans? Ronning? (La première qui dit «basket» dans les commentaires se fait remettre à Samia pour rééducation à coups de spatule. Oui, on doit improviser avec nos jouets en Algérie. *soupir*). Turban genre Touareg en poils de chamelet??

Disons qu'un Canadien n'a pas tout à fait d'idée.

Je suis sorti mercredi soir (vendredi soir ici, cazzoù qu'il y aurait des Canadiens qui viennent de se joindre au blogue. GRRRRRRRR) avec Samia faire des achats. J'ai pu trouver un blouson (arg. Coupe-vent. Ils m'assimilent) pas TROP cher (après avoir essayé un simili-Lacoste vendu à 32 000 DA, l'équivalent de 600 $. Il y a des choses onéreuses ici). Mais les bottes coûtaient 300 $. Je me suis retenu, préférant ne pas payer cinq fois le prix pour des chaussures. Je survivrai avec le sable dans mes souliers.

Avant de lécher les vitrines algéroises toutefois, j'ai dit à Samia que je voulais des «bottes». Du genre, noires, de soldat ou autrement solides. Ceuzes qu'on retrouve à tous les coins de rue à Montréal. Samia m'a dit qu'on ne trouverait jamais, que ça ne se vend pas ici. Arrivés au premier magasin, j'ai trouvé des bottes presque convenables (bon, pour le désert, pas tout à fait pour des jeux où j'incarne une autorité maritale quasi-martiale). Samia m'a dit : «AH! Tu voulais des godasses!!!».

...j'allais la croquer devant les jeunes hommes au magasin de sport.

Manifestement, une «botte» masculine ici se rend jusqu'au genou et on n'est pas étonné lorsqu'un couple achète une seule palette de ping-pong. J'ai eu ma revanche sur Sam cet après-midi (le mot «botte» a toutes sortes de définitions subjectives). Tout baigne :D

mardi 3 mars 2009

Timimoun

Je réitère que j'écris ces conneries avec l'intention d'offrir la saveur de ma vie algérienne aux pauvres Canadiens qui doivent pelleter leur neige quotidiennement et autrement vivre en concubinage avec leurs amours sans avoir à valider leurs pratiques avec le mec qui habite à-côté.
C'est le Mouloud lundi.

En premier lieu, ce que je sais du Mouloud c'est que c'est a) le nom du proprio de ma salle de sports (beau grand mec jeune qui manque les dents du côté gauche de la bouche mais qui est autrement HYPER sexy. Note aux lectrices) et b) le Noël Musulman. On célèbre la naissance de Mahomet. On célèbre avec l'explosion de pétards (pas des joints, des petits engins explosifs). Il faut garder les vitres de voitures fermées afin d'éviter qu'un jeune voyou ne lance un pétard dans la cabine. De plus, on tient des feux d'artifice dans les mains pendant qu'ils déchargent leurs projectiles sulphuriques dans les fenêtres des voisins. Chaque année, des douzaines de personnes sont traitées pour des brûlures et des doigts disparus.

...je ne niaise pas. Pantoute. Sérieux.

Encore une fois, je planifie une évasion de la ville pendant une fête religieuse. Cette fois-ci toutefois, mon départ ne dépend pas de l'offre d'une Algérienne qui change d'idée aussi souvent que ses décolletés. Mon nouveau collègue, Olivier (un gentil jeune mec qui ressemble - tout à fait et c'est dérangeant - à Michelle Pfeiffer dans Scarface, mais ça lui va bien) a proposé de décrisser et d'aller fêter dans le désert à Timimoun. J'ai appelé instantanément Samia et elle nous a organisé un voyage dans le temps de le dire.

...j'aime ma petite poufiasse à moi.

Bref, en autant que je puisse sortir de la villa et entrer dans ma voiture sans m'attirer des boules de feu, je serai dans le Sahara pendant quatre jours. Je n'ai AUCUNE câââlisse d'idée ce que je vais faire sans a) ma petite poufiasse à moi, b) ma connexion Internet et c) un manteau convenable (j'ai seulement mon survêtement propre pour le travail. Vous pouvez le voir dans ma collection de photos à Tipaza). Bref, j'me lance.

À l'aventure!