samedi 27 décembre 2008

Pas vraiment besoin de mettre un titre

Un de mes groupes musicaux fétiches, Cannibal Corpse, est considéré le parrain du Death Metal (oui les Matantes, ça existe vraiment. Et c'est drôle). Voici quelques véritables exemples de titres de leurs chansons (nota que c'est SATIRIQUE, bien qu'affreux, mais imaginez-vous que les membres du groupe sont tous dans la quarantaine et ont des enfants si ça peut aider. Autrement, ne lisez pas) :

Condemned to Agony
Meat Hook Sodomy
Rancid Amputation
Addicted to Vaginal Skin
Post Mortal Ejaculation
Bent Backwards and Broken
Edible Autopsy
Five Nails Through the Neck
Sanded Faceless (je ne sais pas pourquoi, mais ce titre me fait CRAM-PER. I'm a sick boy)
Rotten Body Landslide
Blunt Force Castration
Entrails Ripped from a Virgin's Cunt

...

J'en ai un à ajouter en ce dimanche matin pénible :

Diarrhea, Stomach Cramps and the Algerian Public Toilet

Je ne crois pas devoir élaborer.

dimanche 21 décembre 2008

Photos de Shmi II









...dans la photo #3, elle a une barbiche blanche comme son Mononc'.
Crisse.

Question de faire chier les Canadiens

Élo.

On a eu beaucoup de pluie et de vent ici ces dernières semaines, alors la Chaleur Africaine à laquelle je m'attendais était quelque peu atténuée. Humidité qui transperce et qui fait grelotter même à 10 degrés. Genre.

DONC, je tenais à vous dire qu'il a fait 18 degrés avec un gros soleil aujourd'hui. Je suis chez moi à 20 h 00, il fait 15 dehors, je mange un steak halal (vider un boeuf de son sang n'est pas hotte pour les steaks, mais bon, ça passe) avec des coeurs de palmiers et de la bière importée en écoutant (pardon, on n'ÉCOUTE pas la télévision ici. On la REGARDE. Crisse, on me dit ça depuis la maternelle et j'oublie pareil. Québécois faut croire) mon football en portant mon chandail authentique rouge des Patriots de 1987. Celui qui ne flatte pas DU TOUT ma bédaine qui perdure.

Crisse chu bin.

vendredi 19 décembre 2008

Genre, HOSTIE que la vie va bien!

En préambule à ce feuilleton, encore une fois, il n'y a que TROIS Algériennes qui consultent ce blogue. Parmi les amis canadiens qui risquent d'entrevoir ma diarrhée littéraire sur leurs fureteurs, je présume qu'il y a ma maman, certaines de mes matantes (Tata Christiane a écrit pour dire qu'elle me trouve drôle. C'est déjà kekchose, bien que mon humour ne vise pas ma famille maternelle et que je ne croyais pas qu'elle y catcherait grand chose), mon frère Marc ne risque pas de le lire parce qu'il est fainéant et il a un baril de bière dans sa cave, ses beaux-parents (Maman et Papa Émond, les gentils qui m'ont donné le Petit Futé portant sur l'Algérie qui m'a BIEN servi. Je les remercie infiniment) lisent pê, mais bon, Maurice ne sera pas choqué par grand chose après l'enterrement de vie de garçon de son nouveau gendre. Pê une ou deux amies du MBA, car elles aiment manifestement lire des pages et des pages de conneries rédigées par des faux-intellectuels capitalistes, une ex qui me connaît que trop bien et une débile petite Sicilienne habitant sur Londres qui ne comprend pas grand chose de mes écrits de toute façon.

Bref, y'a pas personne dans cette liste-là de choquable. Je vais donc dévoiler des aspects de ma vie personnelle ce soir et si vous ne saviez pas (ou que vous ne vous doutiez pas) que j'étais un étrange - mais gentil - pervers dépravé, bin... SURPRISE!

(Et si par hasard une matante néo-Catholique oubedon un ancien prof particulièrement conservateur est parmi mes lecteurs, je vous suggère de supprimer ce lien de vos favoris et continuer de penser à moi comme étant une personne tout à fait convenable qui n'a AUCUNE personnalité et qui ne pratique pas l'amour orale d'aucune façon que ce soit. Bon. Voilà. J'peux continuer).

Je fréquente Samia. Une petite brune aux seins formidables dotée d'une personnalité comme la mienne. En tous points. Bon, sauf son affection pour Kool And The Gang. J'avoue que cette facette risque de proscrire toute tentative réelle (et non simulée, comme nous le faisons actuellement) de procréation, mais on verra si je pourrai changer sa génétique et lui faire comprendre l'attrait du Death Metal.

Ceux qui me connaissent savent que je cherche La Bonne depuis le départ de la dernière La Bonne il y a plus de quatre ans. Au cours de cette période, j'ai eu le plaisir masochiste d'avoir rencontré une panoplie de femelles des plus aliénées. Certaines n'ont pas eu le Grand Privilège de goûter à mes déchets biologiques, d'autres oui. Une en particulier a été ma compagne de boudoir et ma meilleure amie pendant plus de 20 mois, et nous nous aimions profondément, tant que l'Amour n'entrait pas dans le portrait (l'histoire de notre relation servirait à créer trois décennies d'épisodes d'Un gars, une fille, mais diffusés à trois heures du mat sur une chaîne dédiée aux psychiatres traitant les masturbateurs chroniques).

M'entéka.

Ça fait maintenant trois semaines que nous nous fréquentons, et ça fait deux semaines que nous savons que nous avons des affinités particulières. Ça fait une semaine que nous explorons ces affinités. Ça fait deux jours que nous savons qu'il nous faut pratiquer cette exploration dans une pièce NON limitrophe à la villa d'à-côté où résident des gens pour qui la jouissance féminine est un affront à leur masculinité. Ça fait un jour que nous nous sommes dits les Mots Magiques et il y a deux heures que j'ai eu mon premier orgasme multiple depuis la vingtaine.

Hier soir, à un Happy Hour organisé par Sami, nous avions découvert qu'un mec ami du groupe (et hydratant de femelles qui le croisent) partage nos intérêts autrement uniques. Par la suite, je suis allé chez Nawel (un L. Je lui dois toutes mes excuses) rejoindre un regroupement de professionnels de la santé, dont un psy qui doit se douter de la provenance de la corne sur mes paumes, un gynécologue et une médecin quelconque à la forme élancée pour une soirée fondue (et Sami est allée chez elle, se flatter les nichons incroyables et s'occuper de l'hydratation engendrée par la soirée).

(Oui, ses seins sont si hottes que ça. Les plusses hottes que j'aie vu qui n'ont pas été remontés par un chirugien guidé par une inspiration divine).

M'entéka, le gynéco m'a référé à un magasin de beubelles médicales où je peux trouver des instruments qu'il utilise quotidiennement. La docteure à la belle forme est une fana d'équitation. Nawel, après mon départ et sachant que je suis à la recherche incessante d'instruments à pervertir pour la Bonne Cause a eu la BRILLANTE idée de lui demander si elle pouvait me trouver des cravaches. La docque va donc m'amener au centre équestre lundi soir.

Aussi, si vous aviez lu le feuilleton de mercredi, vous comprendrez qu'il nous faut mettre à niveau la sécurité de la Villa. Hier matin, je me suis fait réveiller par deux mecs dotés d'une perceuse à percussion pour le béton et une soudeuse qui sont venus poser des barreaux sur mes fenêtres et une nouvelle porte renforcée. J'ai eu un flash et j'ai demandé au Chef Mec Soudeux s'il peut aussi mettre à niveau mon cellier, où les points d'ancrages sont rouillés, mais qui offre tout de même un espace de Jeu souterrain, restreint, froid et INSONORISÉ. Il revient jeudi et il va me coûter moins cher que le resto chinois de la semaine dernière.

Bref, en moins de 24 heures j'ai rencontré des gens qui vont m'intégrer aux cercles pervers de cette ville où les cercles pervers se doivent d'être des plus dissimulés, qui vont m'aider à garnir mon arsenal d'instruments pervertissables et qui vont m'offrir une cave en béton avec points de suspension et anneaux en fer aux murs.

Ah oui, et Sami m'a apporté cinq caisses de Carlsberg de la brasserie où elle travaille. Au prix du gros. Livrées chez moi.

*danse du Loup qui doit avoir un ange gardien qui a fellationné le Bon Dieu lui même*

mercredi 17 décembre 2008

Pas du tout dans mon assiette

À ce que je sache, il y a trois Algériens (Algériennes, 'vrai dire) qui lisent ce blogue. Le ton est destiné aux amis Canadiens et je ne m'en cache pas. C'est important.

L'Algérie n'est PAS une théocratie Islamique, bien qu'il y ait une mince tranche de la population (10%-20%, plus selon les régions), qui désirent ça comme destination pour le pays Libéré et qui le revendiquent depuis déjà un moment.

Il y a une ironie assez frappante ici. Les «vieux», de la génération qui s'est débattue et qui a vu périr les martyrs pour la cause, sont tout de même francisés. Ceux que je connais (et il y en a trois au Ministère avec qui je prends le lunch à tous les midis et qui sont TOUT À FAIT charmants. Si on pense au Muppet Show, ils agissent comme les deux vieux au balcon, mais la grognure est de bonne guerre et hilarante. Je les adore), se souviennent d'un Alger où on sortait et buvait et on réconciliait le haram (péché) avec la relation entre l'individu et Allah. On commettait l'adultère (ici, toute relation sexuelle - voire tout contact physique que ce soit - sans la bénédiction de la mosquée et de l'état) et on ne s'en cachait pas trop. Bref, on a gardé un vestige des moeurs français. Manifestement, Alger a connu sa gloire laïcisée mais indépendante au cours des années '70. Les choses ont pris un malheureux virage par la suite.

En 1991, un parti Islamiste a gagné aux élections et avait l'appui massif du peuple pour transformer le pays. L'armée, pour le bien ou pour le mal, a serré les écrous et a invalidé les résultats (je vous invite à lire l'histoire de sources indépendantes et mieux renseignées. Je suis fatigué. Vous allez comprendre). En bref, il y a eu quelques années «troubles».

Il n'y a pas un résident d'Alger qui n'a pas une (voire, habituellement, plusieurs) histoire abominable à conter sur cette époque. Plus de 100 000 âmes ont été perdues à une guerre guerilla fratricide. La nuit, les seuls qui circulaient dans les rues d'Alger étaient les terroristes et les braves médecins qui se rendaient à leurs devoirs. Bien entendu, hormis les soldats, la deuxième profession qui a subi le plus grand nombre de pertes de vies, c'était les docteurs.

Les bombes, les armes à feu, on se servait de méthodes de tuerie conventionnelles. Toutefois, tout bon terroriste se doit de terrifier. L'arme la plus redoutable fut le couteau acéré. On retrouvait le matin des têtes sur les pieux des clôtures en fer forgé qui entourent les rues. On égorgeait pour choquer.

L'état a éventuellement pris le dessus et, sachant qu'on ne peut pas s'attaquer à l'Islam ici, on a pardonné les responsables. On leur a même offert des compensations. Le bakchiche, question d'acheter la paix sociale.

Bien que mon moi rancunier n'aurait jamais pu tolérer une telle solution, encore moins si j'avais perdu un être cher (et, puisque la famille algérienne est si solidaire, pratiquement tout le monde en a perdu), elle a fonctionnée. L'Algérie remonte ses institutions et tente, tant bien que mal, de passer outre un traumatisme national.

En ce moment, selon mon analyse d'étranger et de témoin, il y a une course entre deux forces imposantes. L'extrémisme religieux s'alimente du désespoir et de l'ignorance. L'état tente de remonter ses institutions et l'infrastructure économique, question de minimiser l'impact du désespoir.

Mais les jeunes font partie d'une toute autre société. Un conflit d'images lubriques disponibles des satellites européens (il me faut monter des photos, mais il y a une parabolique sur TOUS les balcons d'Alger) et sur Internet - qui est disponible à tous à des prix relativement peu «chers» - et l'arabisation des jeunes, qui sont mal éduqués et qui n'ont pas le souvenir des tourments de la Libération (ni des boîtes de nuit et des bars aux coins de rue et des femmes en tenue de libérées), mais qui prennent une position irréductible face aux agressions occidentales à leurs confrères Musulmans.

Il y a un conflit profond et une course à l'arrivée. On ferme les bars pour complaire aux factions extrêmes, tout en complétant des projets de grande envergure financées par les pétrodollars (qui s'assèchent). En tant que vieux boursier qui a tendance à mesurer de telles forces matricielles à froid, je ne sais pas qui va gagner.

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La nuit dernière, nous nous sommes faits voler nos antennes paraboliques. Nawell, ma voisine, m'a appelé lorsque j'étais au resto pour le lunch. Les assurances rembourseront et, pour cela, ma première réaction fut d'espérer que tout serait en ordre pour mon football de dimanche (la seule soirée à laquelle j'allume mon téléviseur).

Note importante : les paraboliques sont sur le toit. Notre villa est emmurée. Il y a des bouteilles cassées ancrées sur les dessus des murs, version algéroise d'un système de sécurité. Ils sont rentrés pareil. Bon, c'est un vol et je ne craignais pas pour ma sécurité personnelle (de toute façon, il n'y a rien à voler, outre un téléviseur qui appartient à la proprio. J'ai réagi nonchalamment).

Ce soir, lorsque Samia (ma très délicieuse copine) m'attendait pour aller à un coquetel de son industrie (une industrie qui se rapproche de mes passions familiales. À dévoiler plus tard), Nawell m'a dit que nous devons être plus «discrets» au cours de nos ébats (la plupart de mes amis canadiens comprendront). Qu'il y a des «barbus» (islamistes intégristes) de l'autre bord du mur de ma chambre. Qu'ils ont volé les paraboliques pour lancer un message. Pour ME lancer un message. Moi. Le petit Canadien tout fin.

C'est tout ce dont elle m'a dit. Je me dois de lui parler demain.

Si Nawell a entendu ça, c'est que le quartier en parle. Si le quartier en parle, c'est que le quartier sait que je commets l'adultère (définition d'ici). L'adultère est mal vue. Le 10%-20% mentionné pense qu'on devrait appliquer les sanctions de la loi Sharia pour un tel crime commis sur le sol d'Allah.

Une personne mariée adultère, homme ou femme, recevra 100 coups de fouet (je me retiens de tout commentaire ultérieur). Une personne non-mariée adultère se mérite la lapidation.

J'ai lu sur un site maghrébain l'histoire d'une Somalienne de 13 ans qui, en revenant de chez sa grand-maman, s'est faite violer par trois hommes. Elle a rapporté le crime à la police. Elle s'est faite condamner à la lapidation. 1 000 hommes se sont pointés au stade de la ville pour voir sa mise à mort. Elle a été enterrée jusqu'à la nuque et 50 hommes lui ont lancé des pierres de taille graduellement plus grosses pendant qu'elle criait «ne me tuez pas».

...sur le site, un site DE LANGUE FRANÇAISE consulté par des lecteurs maghrébains, 13% était en accord avec la sentence. Un commentateur, fortement minoritaire, mais le plus éloquent, défendait car «il y a de l'adultère et de la prostitution sur le sol algérien».

Je dois dire, ce soir, après une magnifique soirée mondaine passée avec ma chérie, que j'ai peur. On ne touche pas aux étrangers ici, mais une femme de 25 ans qui sort de la villa d'un étranger?

J'ai bien des questions pour Nawell demain.

mardi 16 décembre 2008

La belle Algérie

Avant de conter ce que j'ai vécu comme Choc Culturel ('z'allez voir) et après avoir blasté les hommes misogynes d'ici, il me faut dire quelque chose de bien sur mon pays adopté.

Depuis mon arrivée, pratiquement CHACUNE des personnes que j'ai croisées a été exceptionnellement accueillante. Il y a des parallèles étonnants entre l'Algérie et le Québec, et c'est fascinant de voir comment il est facile de s'immiscer dans une culture complètement différente.

L'Algérie s'est libérée du joug français en '62, l'année généralement reconnue comme le début de notre Révolution Tranquille. Bien entendu, la «libération» québécoise était plutôt l'éveil d'un peuple face à une répression largement sociale (bon, économique et religieuse) après deux siècles d'acquiescement soumis, mais relativement confortable quand même. La libération algérienne s'est faite au coût du sang de plus d'un million de martyrs, exécutés par un régime français raciste et sadique.

Les Algériens forment un peuple encore conquis, qui cherche toujours son âme. Homogène, il y a un manque frappant de méfiance face aux étrangers. Surtout les Canadiens, qui ont aidé à reconstruire le pays (SNC Lavalin a un édifice à l'intérieur du complexe de l'ambassade canadienne et a bâti les plus grandes oeuvres architecturales d'Alger, notamment le Monument des Martyrs, une énorme structure en béton à trois branches qui surplombe la ville - voir les photos de mon arrivée - et le Palais de la Culture, là où je bosse depuis sept semaines et un édifice tout à fait délicieux). Bref, partout où je vais, on me regarde mon pelage blond avec curiosité, mais rarement avec dédain.

...d'ailleurs, samedi soir je revenais de mon premier cours d'arabe dans mon taxi et, la fenêtre baissée, mon chauffeur m'apprenait à dire «nous mangeons du couscous». Lors d'un arrêt, à 20 h 00 du soir, un homme à l'apparence tout à fait délabrée m'a invité à monter chez lui manger du couscous. On croirait au premier abord qu'il voulait me dérober de mes bidoux de riche expatrié, mais il était tout à fait sincère.

Ce sentiment de communauté et d'hospitalité fait vibrer le pays. Tout le monde ici connaît bien le Québec par le biais des histoires de leurs proches qui ont fait la traversée, et on me dit souvent que je viens d'un pays magnifique, mais froid. Non pas du point de vue climatique (bon, on le sait bien), mais bien que les Québécois n'ont pas la fibre humaniste des Maghrébains (mais nous l'avons bien plus que nos compatriotes anglo-saxons. Les Algériens sont perspicaces quand même).

Dès mon arrivée dans mon quartier, on m'accueille avec des «salaam alikoum» dans la rue. Après deux ou trois jours, tous savaient qu'il y avait un Canadien qui habitait dans le grenier chez la fille aux belles fesses qui ne porte pas le voile et qui fume. Hier, dans la ruelle ARCHI serrée qui mène à mon chez moi (archi-serrée veut dire que deux Accent n'y passent pas sans rabattre leurs miroirs sur le côté. Ce n'est NULLEMENT une exagération), un petit fourgon croisait une mini-compacte et a à peine passé. Je suis resté en bas de la côte, anticipant que j'allais rester pogné. Bien évidemment, un jeune énervé dans sa Golf (la Rabbit de chez nous) me suivait et me klaxonnait, ne voyant pas pourquoi j'étais arrêté et ne me permettait pas de reculer pour cèder la place. J'étais donc coincé et j'ai tenté de passer la fourgon. J'ai été ENCORE PLUS coincé.

...bref, une dizaine de personnes ont tenté de diriger la situation et un mec édenté est venu me voir me disant que «tu ne sais vraiment pas conduire!». Je me sentais comme un des leurs :P

M'entéka.

Lorsqu'on se donne la poignée de mains (chose qu'on fait à TOUT LE MONDE) ici, on demande comment ça va. Non pas à la banale manière québécoise, mais bien sincèrement. On demande comment va ma famille et ma santé et on me regarde dans les yeux pour connaître la réponse. La sincérité ne peut pas être offerte superficiellement. Ceux qui connaissent ma misanthropie violente doivent être étonnés à penser que je m'intéresse à ces gens. Et il le faut, car le caca de taureau qu'on se pitche couramment à Montréal au cours de nos interactions sociales serait vite décelé ici. J'ai appris que je ne hais pas les humains, juste les gens qui se fichent de moi. C'est toute une révélation, croyez-moi.

...et je dis ça sachant que nous les Québécois sommes les plus intolérants de la superficialité et de la fendantude idiote sur notre continent. Il faut juste croire que nous ne sommes pas les plus toppes parmi les complexés en infériorité.

Oui il m'est difficile de concevoir que les algériennes doivent se soumettre à leurs hommes et réprimer leurs instincts, mais il y en a beaucoup qui réussissent dans leurs vies professionnelles, et elles sont largement respectées. C'EST une société matriarchale (le stéréotype des femmes fortes et des hommes fainéants est bien ancré), et les femmes frayent leurs chemins comme j'imagine elles le faisaient au Québec lorsque la génération de mes parents régnait.

Il y a beaucoup de choses admirables ici. Le pays est encore pubère, et il cherche toujours son identité, mais je suis heureux de pouvoir y vivre. On me considère déjà Algérois, et j'en suis fier.

dimanche 14 décembre 2008

Les «putes»

Les hommes Méditérranéens. Parlons-en.

Bien entendu, je suis biaisé car j'ai été élevé par une mère au caractère fort (elle a accouché de trois bébés pesant un total de presque dix kilos en douze minutes. À froid. Sa férocité a été acérée mettons), qui nous a inculqué qu'il est important de se ramasser, de faire la popotte, de nettoyer ses lieux, d'être respectueux envers les femelles (et de toujours marcher à l'extérieur de chacune qu'on accompagne) et, manifestement, d'être bons baiseurs et cunnilinguistes (je ne sais pas trop comment elle a réussi ce dernier tour de force, mais *schling*).

(Oui oui, je le sais mes amies canadiennes, j'ai une allergie à tout ce qui porte sur le nettoyage. Les femmes de ménage sont mon SEUL (oui oui, le seul. J'vous jure) compromis avec mon éducation maternelle. Ma mère me le pardonne sauf quand je déménage et qu'elle est prise à frotter mon appart libéré le temps que les mâles sortent les meubles et les boîtes. Et elle me le rappelle à CHAQUE opportunité).

Anecdote : pour mon éducation universitaire, j'ai décidé d'aller à Concordia (une université anglophone de seconde classe à Montréal) au bacc. afin de faire mon éducation financière en anglais et d'affûter ma maîtrise de cette langue. J'ai quitté un CÉGEP des plus francophones à Longueuil, rempli de belles personnes aux yeux bleus, pour aller dans l'école la plus cosmopolite de la planète.

À ma première session, je me suis fait un ami franco qui travaillait auprès d'Italiens. J'avais rencontré une Grecque piiiitoune dans un de mes cours qui m'a fait un sourire et j'en ai parlé à mon chum. Il m'a expliqué d'un ton tout à fait incrédule que je ne peux PAS toucher. Pourquoi? Car elle est vierge et qu'elle ne se fera toucher que par SON mec, lorsqu'elle aura la grosse pierre éclatante à l'annulaire gauche (au Québec, les communautés immigrantes gardent leurs valeurs figées des années de leur exode, car il n'y a pas une culture prépondérante qui les oblige à prendre ses us et coutumes - contrairement au reste du continent américain).

Et les mecs? Ils avaient les Québécoises comme exutoire, qui ont généralement une affinité pour les foncés et qui, à l'âge universitaire, sont rendus à l'étape où elles assument leur sexualité, mais elles ne comprennent pas encore que le sexe PEUT durer plus que les six minutes requises pour faire solidifier/éjaculer le Portuguais moyen. Les beaux foncés sont beaux parleurs aussi, l'handicap principal des Québécois américanisés gauches et timides.

Bref, les môtels sur le bord de la Métropolitaine servent à délier les mecs en attendant que maman lui trouve la Bonne Fille qui mérite de prendre le relais de le nourrir et de lui décrotter les bobettes. Ces môtels servent ensuite à délier les mecs mariés à des nouvelles mamans à peine déviargées.

C'est mon impression et, tel que mentionné au feuilleton précédent, c'est une impression provenant d'entretiens avec bien des amies platoniques, dont un bon nombre à l'université qui viennent de familles originaires de la côte Méditérranéenne et qui obéissent au sort qui leur a été imposé de par leur carence en chromosome Y. J'ai aussi eu la chance d'en rencontrer quelques-unes dans la trentaine par la suite, et elles sont TOUTES soit divorcées et nouvellement dévergondées, soit sur le bord de faire le Grand Saut (lorsqu'elles sortent du bercail, mariées, et qu'elles côtoient les Québécoises tant méprisées, elles apprennent des choses).

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Les hommes Algériens sont Méditérranéens. Tout crachés (bon, pas TOUS - Nadir est d'apparence gentille). En plus, ils ont l'Islam dans la poche arrière. Il est clair que le Coran OBLIGE les hommes à respecter les Femmes, mais seulement parce que la Mère est le centre de la Vie, et que les Femmes sont donc Saintes (mom, t'es bin fine, mais t'es pas Sainte ;). Or la dichotomie est créée car la Femme se doit de se COMPORTER comme une Sainte. Donc :

- Une femme ne peut pas fumer dans les rues d'Alger, de crainte de se faire lancer des pierres par des hommes zélés (sans farces).
- Une femme va se faire surveiller par tous ses voisins pour s'assurer qu'il n'y a aucun homme qui l'accompagne.
- Un couple ne peut PAS se toucher dans un lieu public ici (du moins, pas des lieux à tendance arabisée. Certains quartiers sont encore vaguement français et on peut se faire des flattounes de mains furtives sans TROP écoper. Ma copine me fait savoir où on est selon ses avances ma foi TOUT À FAIT sensuelles. Jamais une main dans le dos n'ait été aussi évocateur :D), même s'il est marié.
- La femme divorcée retourne habiter avec ses parents et devient une ermite. La maman va ensuite tenter de négocier une relation avec un homme pour sa fille «souillée». La femme est OBLIGÉE de prendre ce qui lui est donné, car elle est un fardeau et une honte pour la famille (bon, c'est une généralisation, mais ce n'est pas une exagération pour bon nombre de femmes).

En bref, une femme ne peut pas être Femme dans le sens québécois (une personne à part entière, libido intacte et mère lorsqu'elle aura roulé sa bosse et qu'elle soit prête selon ce qu'ELLE ressent pour son homme et vice-versa - nota le Latin du vice). L'Algérienne est Sainte, et tout comportement qui trahit le sens sacré de son existence mérite le dédain de la société. Elle devient «pute». Le pire épithète qui puisse être conféré. Et on demeure aux aguets, car on semble présumer que TOUTE femme est «pute» (car elles ont ce que convoitent les hommes réprimés - le sexe féminin. Et, bon, selon la définition prépondérante, les femmes SONT putes. J'ai été élevé à respecter les hormones féminins et les dieux savent que je les vénère).

Voilà ma perception de la misogynie d'ici. Je vous invite à lire l'article suivant qui est apparu peu après mon arrivée en guise de conclusion (notons que le salaire mensuel moyen d'un Algérois selon mon impression est d'à peu près 25 000 dinars. Vaguement l'équivalent de 450 $CAD) :

http://www.elwatan.com/Victimes-de-harcelement-sexuel-2

Nota bene : Les femmes représentent la VASTE majorité des étudiants universitaires ici en Algérie. L'éducation n'est pas encore valorisée d'un point de vue économique, mais j'ose croire que la mondialisation va un jour atteindre ce petit patelin isolé (l'Algérie est un des derniers irréductibles à ne pas se lier à l'OMC). Il y a de l'espoir. La génération de mes enfants ici verra des femmes en postes supérieurs, sans époux (en ce moment, il y a déjà beaucoup de femmes qui font l'équilibre entre la carrière et les obligations répressives de la famille). Leurs enfants verront des femmes bourgeoises mariées à des hommes étrangers ou qui élèvent les enfants. Un jour, on pourra faire une fellation dans un stationnement sans risquer 5 mois dans une prison algérienne débordante (non, pas des farces. Homme et femme. Pour «atteinte à la pudeur», un fourre-tout utilisé par les policiers et les juges, pratiquement sans indignation du peuple ovin - et la liberté de la presse est relativement très bonne ici, c'est ce qui est tragique).

Ma vie algérienne

Après avoir emménagé dans ma nouvelle demeure, je recevais la visite de ma voisine d'en bas, Nawell, à tous les soirs. Elle m'invitait à descendre «prendre un pot». J'ai donc pu rencontrer son cercle d'amis.

La première fut Wassila, l'impulsive aux décolletés qui firent outrager les sensibles résidents de Washington.

Ensuite il y a eu Kharim, l'impulsif qui invite tous et chacun à sortir. Nadia, la sensuelle de l'âge de ma génitrice qui aime parler de sa manière de dégussssster le chocolat et réprimer le choix d'épouse de ses fils. Zinou, le photographe jet-set qui habite chez sa maman et qui porte TOUJOURS le costume (ou presque). Sousou et Djamila, les deux soeurs coquettes d'Oran aux yeux imprenables. Nadir, récent ex de Sousou qui ne perdrait pas son sang froid ni ne renverserait sa bière si treize ninjas se pointaient sur la table au resto et égorgeaient le serveur sur le plat à fromages. Dris, le psychiâtre de renommée internationale spécialisé en sexologie qui croit que le point G est facile à manipuler (je me retiens d'élaborer, mais l'éjaculation féminine, en mon expérience, prend un peu de coopération de sa partenaire et n'est pas SEULEMENT engendrée par les doigts magiques d'un amant expert). Mourad, le piton juriste qui sert d'hydratant pour toute femme qui a la bonne fortune de le croiser.

J'oublie sûrement quelqu'un.

M'entéka, la première semaine, nous sommes sortis à la Véranda et à la Voûte. La Véranda parce qu'il y avait des Happy Hours sponsorisés (ouâââââââche. Ils disent ça plutôt que commandités. Je me dois de me mordre la langue au sang par bouttes) par une brasserie algérienne qui a commencé à importer la Carlsberg. J'y ai rencontré l'organisatrice : une jolie petite brune aux seins FRAPPANTS et aux traits qui me rappellent Minnie Driver (genre, pas des traits fins, mais une drôle de symétrie avec de grands yeux bleus qui attirent inexorablement le regard). Je semblais lui plaire et elle avait des manières qui me rappellent celles des Québécoises - du genre, sensuelle, féminine, mais elle pourrait égorger un serveur pour un plat à fromages mal élaboré et, cela faisant, donner la frousse à Nadir. AVEC AUSSI un accent du sud de la France (où elle a étudié) et l'élocution qui cause une bouche à ressembler à un derrière de poule. Cette même élocution qui me cause des raidissements génitaux depuis ma puberté. Y'avait un déclic.

Quant à la Voûte, c'est un énorme endroit très discret au port d'Alger. Murs de pierres en forme de voûte à deux étages où un groupe de musique nous berce avec les chaleureuses tounes de Stevie Wonder et de James Brown, tantôt chantées par une gentille demoiselle, tantôt par un jeune à la voix de castrato (tout le monde adorait, alors je me dois d'être discret, mais il y a peu de choses aussi irritantes que d'entendre une chanson habituellement interprétée avec une rauque voix sensuelle de mâle chantée à un octave en-dessous des sifflets à chiens. Autant poncer mes tympans avec un Q-Tip en papier sablé). Nous étions à côté des musiciens et Mon Australien est passé jouer une pièce sur la batterie (ses compositions punk n'ont malheureusement pas pu être jouées). Les jeunes personnes lubrifiées dans l'assistance dansaient et tout le monde s'est amusé comme des fous.

Bref, si j'en ai le goût et à tout moment, je peux descendre voir Nawell et me faire offrir une bière et jaser avec des amis et rire et bander (oups. Pardon. Lapsus) et m'amuser.

...je ne m'attendais pas à ça lorsque, d'un sous-sol varennois, je pensais à ce que j'allais vivre dans un pays Musulman archi-conservateur.

*danse du Loup étonné et content au coton*

jeudi 11 décembre 2008

L'appartement

Je voulais attendre de faire un montage vidéo de l'endroit pour vous faire comprendre que je vis dans une place HOOOOOTTE, mais ça attendra l'arrivée de mon adaptateur pour que je puisse recharger la pile de ma caméra. Le 31 décembre. Chu nono.

(...à moins que je ne puisse emprunter un appareil. À voir. Je sais pertinemment que mes lecteurs n'attendent que ça pour pouvoir poursuivre leurs vies canadiennes frigides. J'aime abuser de mon pouvoir et faire languir. MOUUUUUUAAAHAHAHAHAHA!!!!).

J'ai emménagé samedi le 8 novembre. Je n'avais que mes valises, alors ce n'était rien d'éreintant. L'appart avait été meublé depuis ma dernière visite et j'ai été TRÈS content (et j'ai dansé une danse particulière secrète. Les Loups gardent des secrets. C'est comme ça quand on est programmé pour s'arracher nos membres si on se fait prendre au piège. Ouille). La place était magnifique et j'allais être bien.

Le soir venu, ma nouvelle voisine d'en bas TOUT À FAIT croquable aux petites fesses est venue m'inviter prendre une bière au voisin encore plus bas (il y a cinq appartements dans la villa, mais ce n'est pas un immeuble normal. On ne croirait pas qu'il y en avait autant et chacun est différent). Je suis descendu, bien conscient que je devais faire une bonne impression auprès de mes nouvelles connaissances, question de ne pas être rejeté comme les dix éclairs au chocolat recouverts de crème fouettée en cacanne mangés par une boulimique qui vient de casser avec un mec sadique-narcissique qui aime les femmes «qui passent par un cadre de porte». Genre.

Arrivé en bas, j'ai trouvé Reda, un mec nouvellement marié de 40 ans (les mecs mariables sont en demande icitte. Ils font bien d'attendre. Maman fait la lessive alors y'a pas de presse) tout à fait cool qui attend son premier enfant et qui connaît le football Américain. Nous nous sommes amusés et Nawell (la porteuse du cul intouchable mais autrement rougissable) devait quitter pour rencontrer «ses amis» (des hommes apparemment. Hm. Fille de party me dis-je).

Parenthèse : j'aime avoir des amies platoniques «intouchables». Mon moi Cartésien a appris à un âge assez précoce qu'il est stratégiquement préférable de les cumuler - même les hottes - pour quelques raisons :

- Parfois, il y a des considérations politiques qui compliquent la cruise. Notamment quand tu viens d'emménager dans une villa à Alger et que ta voisine callipyge est la fille des proprios et que tu ne connais personne et qu'un froid post-sexe peut être EXTRAORDINAIREMENT nocif pour toute interaction sociale dans ton nouveau pays.
- On peut parler de cul avec une amie platonique d'une manière BIEN plus franche et crue qu'avec une fille qui a un potentiel romantique. Parler de cul avec une fille fait apprendre sur les fibres psychologiques féminines qui permettent de manipuler cette libido. Très pratique pour un homme narcissique-sadique.
- Les filles ont un instinct fascinant de par lequel elles DOIVENT présenter leur ami platonique aux belles fesses à leurs amies par pure curiosité de savoir s'il est bon au lit (les femelles sont curieuses).
- L'amie platonique sort en meute de Louves. Être le seul Loup avec cette meute va donner l'impression IMMÉDIATE que tu es Mâle Alpha. Les femelles ont l'instinct d'aller vers les Mâles Alpha, question de tester leur pouvoir d'arracher le Loup à la meute de femelles. Le reste de l'interaction est délicate, mais mon expérience m'a fait comprendre que ces femelles sont réellement chattes et qu'elles ne méritent pas notre jus biologique, car les chattes aiment prouver qu'elles sont encore attirantes en allant voir des Loups alpha, même lorsqu'elles sont en couple (je n'aime pas les chats, mettons).
- L'amie platonique insiste de payer son souper quand on sort, question de renforcer son statut de Femelle Indépendante. Un ami platonique se DOIT de ne pas insister, pour ne pas perdre la relation de platonicité. Ça me va, mettons.

Fin de parenthèse.

En bref, Reda m'a sorti au Carthage, endroit où les Algérois peuvent boire dans un environnement sans tabous ni jugements (les Algérois ont tendance à tout connaître sur leurs voisins et à les juger. Il y aura un feuilleton sur ce sujet lorsque j'aurai terminé ma compilation de Choses Qui Me Font Chier À Alger). On a bu et discuté de techniques de nettoyages interfessiennes et de la montée de l'Islam au moyen-âge et tout itou. À un certain moment donné, deux homosexuels (mouaip. Bar spécial) se sont assis à côté de nous et Reda leur a donné la bise.

Parenthèse : les hommes se donnent la bise ici. Les femmes SE donnent la bise ici. Les hommes NE DONNENT PAS la bise aux femmes ici (bon, à moins qu'on ne soit dans mon groupe d'irréductibles simili-français. Mais ils sont FORTEMENT minoritaires). Je ne suis PAS DU TOUT habitué de sentir une barbe sur ma joue. Pire : ils se donnent la bise de GAUCHE À DROITE ici. Au Québec, nous nous donnons la bise (entre HOMMES ET FEMMES) de DROITE À GAUCHE. Disons qu'il faut comprendre que cette confusion mène à deux têtes qui penchent du même côté, et les bouches s'alignent. Heureusement, mes réflexes sont encore bons et j'ai toujours évité mon premier baiser mâle-mâle, mais il y a eu des moments un peu étranges.

Double parenthèse : je viens d'aller faire une miction du jeudi soir (notre samedi, pour les lecteurs assidus). Je n'avais pas le goût de sortir alors j'ai décidé de taper des niaiseries sur mon blogue en clavardant avec ma copine qui aura ses feuilletons éventuellement (même si elle me pousse à la mentionner. Ça va venir). M'entéka, il y avait un LÉZARD, de presque TROIS CENTIMÈTRES DE LONG dans ma salle de bains. Il faut comprendre que je n'aime pas trop les bibittes et que je n'ai JAMAIS vu un lézard à l'extérieur d'un bocal hermétique dans un pette-shoppe de centre d'achats.

...j'ai un reptile dans ma salle de bains. J'ai pourtant BIEN DEMANDÉ s'il y avait des bibittes à Alger avant mon départ et on m'a ASSURÉ qu'il y en avait AUCUN (moins qu'à Montréal). Maintenant, ma copine rit de moi et me dit de laisser tranquille un prédateur écaillé insectivore qui pourrait FORT BIEN s'immiscer dans mes draps et méprendre mon sexe pour un mille-pattes de sa taille.

(Le Loup va probablement porter ses bobettes cette nuit. Et dormir dans un coin avec un balai à la main. Les lumières allumées. Sans dormir).

Fin de parenthèse.

Les pédé, selon mon chauffeur de taxi, Nabil, sont nés avec des sexes de femmes ET d'hommes. Bien que les hermaphrodites existent, son incompréhension TOTALE du concept de la sodomie (qui est proscrite par le Coran) m'a été crampante au plus haut niveau.

M'entéka, le but de ce feuilleton était de démontrer que j'ai une voisine PI-TOU-NE et qu'on m'a invité à boire solidement et que je me suis fait cruiser. À Alger. Par des mecs qui se disent «polyvalents». Comme lorsque je sortais au Village avec ma copine bisexelle et SA copine lesbienne. Et SES amies lesbiennes. Entourés de LEURS amis gais.

...mouaip. Mettons que je ne m'attendais pas à tout ça. J'ai choisi le bon appart.


N.B. : NOOOOOOOONNNN, je ne suis pas gai (malgré les apparences. Oui j'ai la coiffure d'un rescapé de LaFontaine, les manières d'un Cro-Magnon et la bédaine d'un routier friand de poutines et de caisses de 28 de Laurentide, mais je suis bel et bien hétéro. Surprise). J'aime les gais toutefois BIEN MIEUX que les imbéciles qui obligent à leurs femmes et à leurs filles de porter le hidjab et qui qualifient de 95% des femmes du quartier de «putes». Il est à noter que PAS TOUS les Algérois mâles sont des imbéciles, mais y'en a une trâââlée.

mercredi 10 décembre 2008

Voyage à Tipaza

Tipaza est la wilaya limitrophe à celle d'Alger sur son côté ouest. «Wilaya» veut dire une «province». «Limitrophe» veut dire «à côté de». «Ouest» veut dire «est» si tu chauffes un taxi et que ta passagère est femelle.

(Hm. Je commence à absorber la misogynie algérienne. Y'était temps).

Mon Australien et moi avions quitté Alger avec notre chauffeur, Monsieur Lyes, pour aller sur Tipaza (on ne dit pas qu'on va À Tipaza ici. Vous voyez, les français sont TELLEMENT hottes qu'ils flottent au-dessus de tout, donc ils vont SUR un lieu. Au moins les françaises sont belles; ça compense vaguement), visiter les ruines et manger du poisson. Ma caméra manquait de jus (eh oui), alors je devais me fier à M.A. pour les photos. Bien entendu, il comprend mal mon narcissisme et il a préféré photographier les sites que de s'attarder à ma forme Adonisque. PFFFFFFF
On a commencé par une pause-café dans un village en chemin. Je mentionne ce fait d'apparence banale, car on m'y a pris en photo :

Ensuite, nous sommes allés au Tombeau de la Chrétienne. Le nom est erroné puisque ce tombeau a été construit avant la naissance de Notre Sauveur, mais bon, la place est TROOOOOP hotte. En haut d'une montagne, avec vue sur la mer. On n'a pas ça au Canada (et je ne me promènerais pas sans manteau à la début novembre en haut d'une montagne au Canada non plus. *danse du Loup content au scrotum qui ne se fera pas geler en marchant sul' Plateau cet hiver*).

...et un arrêt à un centre hôtellier en route pour une citronnade et une vue magnifique (de moi. *schling*).


Après le lunch, nous nous sommes rendus à l'attrait principal de la wilaya : les ruines romaines. On a découvert les restes d'une ville romaine sur la Mer. C'est vraiment phoquing débile.
Et mon auteur préféré s'accotait contre cette pierre pour écrire ses oeuvres. Au-dessus de la mer.
«Je comprends ici ce qu'on appelle gloire. Le droit d'aimer sans mesure».
- Albert Camus :

Aussi, ayant fêté la veille, j'ai perdu ma virginité en ce qui concerne les toilettes publiques algériennes. Ça a été traumatisant, mais y fallait bin que ça arrive en m'ment donné. Non, je n'ai pas de photos à vous montrer, malheureusement.

mardi 9 décembre 2008

Mon premier mois à Alger en quelques lignes

Mettons que j'ai une tonne d'histoires récentes qui sont plusses intéressantes que de parler de tennis avec un blondinet mèché de Brisbane. Donc : j'ai joué au tennis avec un blondinet mèché de Brisbane (et avec un informaticien aux mains propres - oui oui, et il puait à peine! - au nom de Lan qui s'est joint à nous quelques semaines plus tard). Et voilà le résumé de mon premier mois.









...devinez qui était le photographe et à qui appartient ce fessier ma foi tout à fait chétif et affalé.

Ah, une autre photo. Mon Australien a découvert un resto et il insistait d'y retourner à chaque opportunité. Ça coûtait aussi cher qu'à l'hôtel, alors j'y allais même si je trouvais que la bouffe n'était que correcte. Voici mon entrée frite habituelle :


Et trois de nos collègues se sont louées une villa sur le bord de la mer. Un PALAIS! Elles ont pendu la crémaillère :


ET, j'ai passé un jeudi matin au souk. Imaginez un parc industriel de la taille de dix terrains de football REMPLI de voitures d'occasion mises en vente par des entremetteurs édentés. Il n'y avait presque pas de place pour circuler et j'étais le seul blond dans la place (en plus de porter un chandail jaune éclatant. ET que j'avais quelques centaines de piâsses dans mes poches. ET une caméra que je me devais de sortir. Mouaip, chu brillant). Assez hotte comme expérience. Mettons qu'il n'y avait pas de toilettes publiques...

Bon, on va commencer à écrire des choses plus intéressantes. Y'était temps.

lundi 8 décembre 2008

L'histoire de ma vie sexuelle vanille en une image


...et on se demande pourquoi j'ai viré kinky.
www.xkcd.com. Allez voir les archives. Un site à mettre dans vos favoris.

L'Aïd - suite

Ça s'avère que mon voyage à Oran est annulé. Je passe donc l'Aïd, une célébration en famille pour tous les Algériens, en solitude. Ça ne me dérange nullement, mais il y a des particuliarités.

En premier lieu, j'ai fêté hier soir (avec des amis qui se sont lubrifiés le cerveau au Champagne. Une chance que j'écoutais mon football à ce moment-là et que j'étais seulement sur la Carlsberg de ma très délicieuse copine). Le réveil aurait été pénible en temps normal, mais ce matin l'appel à la prière n'était pas la petite épreuve habituelle de cinq minutes d'ullulements plaintives à Allah (les mosquées font jouer l'enregistrement d'un mec qui appèle les croyants à la prière. À l'aube. Et cinq autres fois par jour. Arg). À l'Aïd, ça a duré un gros 90 minutes et tous les hommes qui vont s'improviser bouchers doivent se purifier d'une longue prière pré-massacre. Les Algériens sont gentils, mais, sérieux, l'arabe est la langue la moins sexy au monde et celle qu'on veut le moins entendre à 120 décibels à 6 h 00 quand on a la gueule de bois.

De plus, ma caméra vient de manquer de jus et j'ai oublié l'adaptateur pour la recharger à Varennes (vous vous demandez sans doute comment j'ai pu me bâtir une lucrative carrière de financier professionnel avec une tête de linotte comme la mienne. Ne sous-estimez jamais l'impact d'une grande gueule et d'un joli fessier), mais il me FAUT trouver un moyen de vous montrer ce que je vois. Le sang coule dans les rues. Je ne niaise pas. IL Y A DU SANG DANS LES RUES!!!!!!!!!!!!! BEAUCOUP de sang.

Et les arômes! Avoir éviscéré le sacrifié, selon ce qu'on me dit, on doit enlever la peau. Ce qu'à dit Jean Leloup dans sa chanson «Alger» :

«L'Aïd on tue le mouton
Il y a du sang sur les balcons
Après pour enlever la peau
On gonfle avec la pompe à vélo»

...reflète exactement ce qu'on fait. On détache un bout de peau avec un bâton et on insère la hose de la pompe. Ensuite on gonfle et on détache. Certains vont jeter la peau (aux poubelles. Dans la rue. Ça a l'air que c'est un véritable FESTIN pour les chats de la ville et que je vais voir des bouts de moutons traînant sur les trottoirs pour quelques jours), d'autres les met dans des sacs POUR LES FAIRE POURRIR, question de pouvoir mieux recueillir la laine dans un mois.

Môôôôôôman.

M'entéka, l'autre chose, c'est qu'on brûle la tête du mouton pour enlever la laine et ensuite la faire bouillir et la manger. Je suis descendu faire des petites course et j'ai remarqué que la ville en entier est enduite d'un arôme combinant la laine brûlée et le sang qui m'était inconnu. C'est tout à fait unique et totalement répugnant. Je passe donc la journée dans mon appartement avec les fenêtres fermées.

...et j'écris. J'ose espérer pouvoir prendre des clichés avant que le sang ne disparaisse.

vendredi 5 décembre 2008

La recherche d'un appartement

Mes premiers jours en Algérie furent passés à m'accoutumer et à, surtout, trouver mon propre endroit où habiter, question de quitter l'hôtel qui me coûtait une fortune. J'ai pris des vidéos de certaines visites (lorsque je me souvenais d'emporter ma caméra avec moi. Mes oublis fréquents viennent appuyer les effets néfastes de fumer la cigarette lorsqu'on est enceinte. Ce commentaire vise ma mère et je profite de faire une correction pressante : ma maman a 62 ANS, ET NON 63. Voilà. Ça explique un peu plusse sa pitounitude) que j'inclus pour vous. Oui, je filmais majoritairement les planchers. Dillez avec. Gnan.

C'est traumatisant d'entendre sa propre voix. Surtout avec son accent québécois qu'il tente de cacher, manifestement sans trop de succès.

...et c'est à vous de deviner lequel des apparts j'ai choisi. Heureusement, j'avais ma caméra pour celui-là.

(Aussi, à une des visites, on y voit très brièvement Mon Australien et un des rares hommes éfféminés de la ville. Il est traiteur. Y'a des choses qui sont universelles).





L'Aïd

Bien que je tentais de me rattraper dans mes histoires, je dois écrire un feuilleton qui porte sur ce qui se passe en ce moment, car c'est gros.

Bien sûr, il n'y a pas de Noël dans un pays Musulman. Plutôt, une grosse fête religieuse qui aura lieu lundi est appelée l'«Aïd» (officiellement, «aïd» veut dire «fête» et il y en a deux à chaque année. Celle-ci est ensanglantée). Chaque famille qui peut se le permettre doit acheter un animal approuvé (habituellement un mouton, mais Allah préfère les chameaux) et l'égorger, pour rappeler le quasi-sacrifice d'Abraham de son fils (selon mon chauffeur de taxi, un mouton s'est pointé sur la montagne juste avant le filicide, donc on présume que Dieu exige un sacrifice, alors autant le faire à un mouton plutôt qu'à nos enfants. Wikipedia n'a rien de très explicite, alors je me fie à l'interprétation d'un taxieux par pure paresse).

M'entéka. Un peu partout dans la ville on peut voir des moutons (ainsi qu'au moins un chameau qui bloquait une rue déjà bondée dans laquelle j'étais prise en taxi). C'est tout à fait rigolo de voir des boucs enchaînés à des murs d'édifices en bêton en pleine ville. Mettons que depuis deux mois je sentais que je vivais à Tétraultville, mais en moins puante jusqu'à ce que cette image en fasse la distinction.

La journée de l'Aïd est marquée par des flots de sang, les cris de moutons et l'arôme de la mort qui recouvre Alger. Les familles se regroupent et un homme qui a lu le Coran et qui connait tous les versets va prendre le couteau et égorgera la bête. Par la suite, on la suspend la tête en bas pour qu'elle se dévide de son sang et on l'éviscère. La famille garde les trippes et la tête (oh que oui. La tête. Avec les yeux. Un délice. J'niaise pas) et donne la VIANDE aux pauvres.

Bref, j'avais pensé au premier abord que c'était une bonne excuse pour faire un méchoui et fêter, mais pas pantoute.

Le Canadien va donc quitter la ville (à vrai dire, il était curieux de voir comment ça se passerait, mais il a été invité) pour aller à la maison d'été de la délicieuse et décolletée Wassila sur une ville à l'ouest d'Oran. Il y aura de plus amples explications sur les personnages actuels de ma vie dans des futurs feuilletons (les choses vont bieeeeeeeenn :D), mais mettons que je vais passer quatre jours sur la plage avec deux canons (trad. : pitounes). Bon, y'ont invité d'autres mecs aujourd'hui, mais puisque je vais conduire, je m'arrangerai pour les perdre à mi-chemin avec l'hôtesse (la seule qui sait où on va) à mon côté droit.

mardi 2 décembre 2008

Impressions d'Alger

Bon. Puisqu'on m'a quémandé un feuilleton pour passer outre les photos d'une chienne qui n'est pas la mienne et que je ne trouvais pas une ligne directrice à celui-ci, ce sera en point-form :

- Alger est construit comme un amphithéâtre autour de la Baie d'Alger. De loin, la vue est INCROYABLEMENT débile (mais, bon, puisque Montréal offre la belle vue des tours à bureaux à partir du Pont Champlain, 'faut croire que le point de repère du petit Canadien est relatif). L'hôtel m'a permis de me réveiller les matins et de l'apprécier. C'est quelque chose que l'Algérois moyen ne verra jamais et j'en suis conscient.



(J'ai appris que j'ai à affûter mes talents de caméraman. Oui, je le sais).

- De près, les rues sont sales, en serpentin et étroites et pleines de voitures. Ces voitures contiennent toutes QU'UNE SEULE personne et, donc, la circulation est bloquée dans toutes les directions. Lorsqu'une bulle d'air est crée, le plus fort doit s'y immiscer (c'est un peu comme quand tu te fais ami avec la pétasse hotte du groupe qui a un chomme abusif et que tu n'attends que son bris, question de «combler le vide» ou de «boucher le trou». Bref, «d'insérer ton pénis dans son vide». Oui, tout revient au sexe. Et alors?).

- Toutes mes conceptions des imbéciles sur la rue UniversitY se sont dissipées (vous voyez? le premier feuilleton avait un but au-delà de dire des conneries vagues) et, après avoir voyagé avec Monsieur Lyes - un de nos chauffeurs - j'ai de l'empathie pour mes anciennes copines qui, uninanimement, m'ont dit que je chauffe comme une personne atteinte du syndrome de Tourette particulièrement frustrée qui s'actualise de par sa conduite. Oui oui, je l'avoue. Z'êtes contentes??

- J'ai fait l'exercice de faire le décompte du ratio femmes voilées/femmes non-voilées dans les rues. C'est 75/25, et non pas 50/50 comme dans la littérature. Je n'étais pas choqué par ce fait, mais vous allez lire dans des futurs feuilletons combien cette simple statistique reflète une société qui me brusque profondément. Mettons que la Femme d'ici se doit de ne pas être la fameuse Pute tant reniée qui, étrangement, dans 97 % des définitions présentées par les hommes algériens, décrivent ma femme idéale (ça va au-delà du sexe mes amis. Attendez de lire).

- J'ai de la grosse misère à vouvoyer le monde. Je savais en rentrant que ce me serait difficile, et j'ai appris que je suis typiquement québécois de fond en comble. J'en aurais été insulté il y a deux mois, mais j'en suis profondément fier maintenant.

- Il y a eu des bombes kamikazes qui ont fait sauter des ministères algériens l'année dernière. Je travaille dans les ministères. Lorsque mes collègues chignent d'irritation aiguë sur le fait qu'un agent d'apparence autrement blasée nous oblige d'arrêter cinq secondes afin d'ouvrir et aussitôt refermer le coffre pourtant bondé de sacs, je les reprends vite et je reste loin des fenêtres avec vue sur le stationnement.

- Les plus jolies Algéroises portent le voile. Ça a pris quelques semaines avant de développer cette hypothèse (qui restera sans doute non-confirmée, car le Loup s'est fait une copine qui ne le porte pas et elle fait augmenter l'influence de l'hypothèse statistiquement neutre) mais môôôzzus, l'imagination masculine a de la portée parfois.

- Les Algériens sont les personnes les plus accueuillantes de la planète. Presque sans exception, on veut TELLEMENT que les étrangers aiment ce pays pour lequel on a déversé tellement de sang et de larmes qu'on va aller TRÈS loin pour démontrer l'hospitalité du pays.

- TOUS les Algérois connaissent quelqu'un à Montréal. À mon souvenir, j'ai connu une TONNE de Marocains, et quelques Tunisiens, mais j'ai connu UNE Algérienne (en plus des moults chauffeurs de taxi d'apparence frustrée). Sérieux, je ne sais pas comment réagir. Ils semblent penser que les Algériens pullulent chez moi, mais je ne peux pas confirmer que j'aie rencontré le «cousin Tarek, célibataire perpétuel, tsé celui avec la verrue mauve sur le nez».

Bon bref, voilà les premières impressions. On approfondira après des histoires sur le tennis et comment l'appel à la prière affecte sa logistique ainsi que le coût de la vie.

All this and more, right after these commercial messages.

lundi 1 décembre 2008