vendredi 27 février 2009

De tout et de rien

- Rencontré un mec au gym. Il refusait de me parler en français même s'il me posait des questions et, plus tard, il m'a parlé dans un français impeccable. 'fait chier. Je fais la même chose aux anglais à Montréal (si je commence à avoir de l'empathie pour des anglo-montréalais, j'me tire une balle dans tête. Sérieux. J'ai de l'auto-analyse à faire).


- Ce même mec aujourd'hui m'a salué et il m'a expliqué qu'il est en réhabilitation après sa tuberculose.


...je demande aux québécois qui savent juste que la tuberculose est HYPER-virulente mais qu'elle est largement isolée dans des prisons russes et l'afrique sidatique : quossé qu'vous feriez vous??! (Je n'ai rien pu faire, mais s'il y avait du savon din salles de bain, j'y serais allé en *pwing*).


- Samia m'a emmené à une boulangerie ce soir. J'ai vu du pain multi-grains pour la première fois depuis mon arrivée. J'avais une larme à l'oeil.


- Hier, nous avons mangé à un joli resto algérois pas trop loin de chez moi (mais, puisqu'on monte vers El Mouradia, ce n'est pas dégueu-populaire). J'ai commandé le couscous. Sam m'a expliqué JUSTE avant que je prenne ma première bouchée qu'elle n'aime pas manger le couscous dans un resto, car a) c'est un plat commun qu'on mange souvent à la maison et b) c'est un plat qui, pour le préparer, exige beaucoup de manipulation. Avec les mains (oui les étudiants du français, je sais que c'est une redondance). Les mêmes mains qui servent à torcher les fessiers déféquants dans des salles de bains sans savon.


...j'ai réussi à tout gober mon énorme plat. 'faut croire que j'ai oublié les conceptions américaines d'hygiène.


- En face du resto, il y avait un édifice avec une bannière annonçant quelque chose (je ne me souviens pas des trois mots en arabe). J'ai demandé à Sam ce que ça signifiait d'une manière parfaitement banale.


...les trois mots forment l'acronyme «HAMAS», ironiquement, «regroupement pour la paix» en arabe (bon, il y a un mot manquant, mais c'est essentiellement ça). Oui, un des partis politiques algériens est affilié aux malades-mentaux à Ghaza qui lancent des roquettes à partir d'écoles et d'hôpitaux et qui exécutent ou qui tirent dans les genoux des membres de Fatah après les attaques israéliennes de janvier afin de consolider le pouvoir dans leur petite bande de terre. ET certains ministres appartiennent à ce parti ici (dont celui où je viens de passer six semaines).


Toute une révélation pour un Canadien.

jeudi 26 février 2009

Le sabot algérien

Hier soir, j'ai rencontré les parents à Samia pour la première fois.

Sam voulait arrêter de mentir lorsqu'elle venait chez moi. Sa maman a été mise à l'affût de mon existence au préalable et, au moment propice, le papa a été avisé.

Il faut comprendre qu'en Algérie, il y a des forces universelles qui mènent à des situations assez loufoques. La rencontre avec les parents (chez les familles plus conservatrices - habituellement de bas niveau social) se fait lorsqu'on est prêt à demander la main de la fille. Avant cet événement, la fille qui se fait voir avec un mec est qualifiée de «pute» et se fera traiter de manière peu charitable par les hommes à qui elle appartient (pas seulement les membres mâles de sa famille. La communauté a un énorme rôle à jouer alors elle se doit de ne pas être vue dans une situation embarassante dans son quartier). Bref, la logique sous-jacente aux yeux d'un Canadien cartésien, c'est qu'on veut qu'elle prenne le premier venu et qu'elle le présente.

...bien entendu, ça ne se passe pas comme ça.

J'ai appris peu de temps après mon arrivée que le jeu national algérien est le contournement créatif des règles. On impose des lois draconiennes, mais il est convenu que tant qu'on est discret, on peut tout faire.

N'en demeure que, comme dans bien des pays (dont des pays «occidentaux» - je nommerais un qui réside tout juste au sud de ma terre natale), la virginité féminine est prisée au-delà de toute autre caractéristique. Ça a comme avantage de valoriser la consommation adolescente de Vaseline (et ça m'étonne profondément qu'on ne puisse pas trouver des lubrifiants personnels compatibles avec des condoms dans ce pays, même si les préservatifs se vendent partout) et d'élargir (jeu de mots. Dilatation. Genre) l'éventail des éventuelles pratiques sexuelles des couples légitimisés par l'état. Ça explique aussi les divans bien coussinés prisés par la gente féminine célibataire.

M'entéka.

Samia a tenté tant bien que mal d'expliquer à son papa que je suis CANADIEN, et donc qu'il n'y a ni fiançailles, ni mariage imminents. Ça a plus ou moins bien fonctionné, mais heureusement qu'elle vient d'une famille (bien que papa a 72 ans et est devenu pratiquant de la religion du coin) relativement progressiste.

Voici les grandes lignes de la soirée :

- On m'a accueilli gentiment et on a servi du thé et des gâteaux et on m'a demandé ce que je faisais comme travail alors ça a déclenché une discussion sur le fonctionnement de l'état algérien qui a duré une heure.

- Le frère de Samia (qui a servi de bouclier conversationnel) a quitté. La conversation plaisante a continué un bout.

- Lorsqu'il se faisait tard (et que Samia devait quitter pour une soirée organisée pour son boulot), la maman a dit qu'elle avait des questions sur mes «intentions». J'ai expliqué ma position.

- Le papa m'a expliqué que c'est normal qu'un couple veuille explorer la relation avant de prendre un engagement formel (positif!).

- Le papa m'a expliqué que sa première crainte était que Sam cherchait à se servir de moi pour ma citoyenneté (positif dans le sens que sa première crainte n'était pas que je me servais d'elle comme poupée de soulagement physique).

- Le papa m'a expliqué que Samia est bien plus jeune que moi. Que c'est ma responsabilité de brider ses folies. Ça a pris quelques minutes avant que je ne comprenne (et je n'ai jamais vraiment compris avant que Sam ne m'eut confirmé) qu'il faisait référence au cul. Que JE devais imposer la chasteté dans le couple, car Sam est encore trop naïve (pas positif ni négatif, mais PARFAITEMENT hilarant). Vraiment, les algériens me sont complètement étranges.

- Le papa m'a expliqué que je devrais aller voir un imam lors de mon retour à Montréal. Je croyais qu'il faisait référence au mariage et ça m'a pris quelques minutes (oui, je suis lent dans la tête) qu'on avait changé de sujet, que le mariage est secondaire, mais qu'il voulait me convertir. Chers lecteurs, je suis la personne la plus athée de la planète. Je n'avais AUCUNE idée quoi répliquer.

Alors, le papa à Samia m'a remis son Coran et nous sommes allés regarder le match du Champions League entre Liverpool (commandité par Carlsberg, donc bonne opportunité pour organiser une soirée) et Real Madrid. J'ai calé quatre bières et je me suis demandé quelles sont les conséquences à la soirée et si j'ai fait bonne impression.

Ce matin, après la salle de sports, je suis allé faire mes courses. En sortant de la superette, j'ai constaté qu'on a posé un sabot sur ma voiture. J'étais stationné du mauvais côté de la rue (ça fait presque trois mois que je vais à cette superette sans prêter attention aux côtés de rue et il y avait plein d'autres voitures de mon côté qui ont également été sabotés). J'ai donc dû me rendre au bureau de poste (oui les Canadiens. Au bureau de poste. J'comprends pu rien) pour faire apposer des timbres valant 15 $ sur la contravention et revenir et attendre que les policiers fassent le tour pour leur présenter le document et faire enlever l'entrave jaune.

Voilà. Il y a des pièges qui sont tendus à tous les algériens. On peut tout faire, tant qu'on ne se fasse pas prendre.

mardi 24 février 2009

vendredi 20 février 2009

La salle de sports

J'ai cherché longtemps ma salle de sports. Je voulais pouvoir y aller à 6 h 00, comme à Montréal (lorsque les rues et les salles sont vides. Je suis un lève-tôt. C'est un autre point que je n'ai pas en commun avec ma petite lionne aux nouvelles griffes qui n'est pas capable d'assimiler un concept intellectuel avant la consommation de ses 14 cafés), mais les Algérois ne sont pas très matinaux. De plus, les horaires à la plupart des salles sont divisés entre les plages féminines et masculines.

Heureusement, j'ai pu me trouver une petite salle à peine arômatique à Riadh El Feth, un énorme complexe construit par l'état (bien sûr) qui comprend le monument des martyrs. À tous les soirs (arg. Je n'aime pas m'entraîner le soir, mais je m'y fais) je fais les 500 mètres de chez moi au complexe et je traverse un centre d'achats affreusement vide (il y a eu une bombe il y a quelques années, et les gens n'y vont plus). Je dois monter deux étages et, en arrivant au 3e, un oval dans le plafond donne une vue tout à fait imprenable sur le monument illuminé. On me dit que je devrais être fier que ça a été conçu et construit par des gentils Canadiens. C'est du beau travail.

La raison que je mentionne ma salle de sports est qu'on parle dans les commentaires des différences culturelles et qu'Alger est d'abord et avant tout une ville MÉDITÉRRANÉENNE. En voyant les mecs à la salle, on le ressent parfaitement.

Premièrement, je dois dire que la salle est mixte et que les hommes sont (étonnamment) TRÈS respectueux envers les jolies dames en tenues de sport qui fréquentent la salle mixte. Nawel est devenue membre après que je lui en ai parlé et AUCUN homme ne l'a abordé d'une manière même vaguement machiste (à son grand dam, je présume :P). Ils participent aux cours d'aérobie (de «fitness». Arg) et ont l'air complètement ridicule à danser et à sauter, mais c'est un bon exercice et personne ne se moque d'eux.

Par contre, dans la salle de musculation, on peut voir qu'on est situé sur le Bassin de la Mer Ancienne. De tous les hommes qui jouent avec des haltères, il n'y en a PAS UN qui ne met pas une charge qui dépasse de 30 % ses capacités et qui va ensuite crier d'une manière à peine masculine (on gueule comme les soeurs Williams et on pense démontrer de la virilité?) en se tordant les vertèbres lombaires afin de compléter les exercices. Ils le font également à une vitesse de par laquelle les muscles visés ne reçoivent aucun bénéfice (si on relâche un poids entre deux répétitions d'une manière incontrôlée, on travaille peut-être la force de la gravité de notre planète, mais on ne travaille aucun muscle).

Lorsque je suis arrivé à la salle il y a six semaines, je m'étais à peine entraîné depuis sept mois. Je fais cela toutefois depuis l'âge de 15 ans (ça fait déjà bientôt 21 ans. *snif* Chu vieux), je connais donc vaguement mon corps et, surtout, j'ai pris des cours d'anatomie de l'exercice lorsque je jouais au football. J'utilisais des petits poids au début pour éveiller mes muscles et les criards devaient se demander qui était ce Canadien bedonnant qui peut à peine lever une charge de classe féminine.

...maintenant, je lève plus de poids que presque tous les «mecs», AVEC une bonne technique. Ils sont étonnés. C'est parce que JE travaille mes muscles, tandis qu'eux se disloquent le dos.

Je m'amuse quand même avec eux (au moins ils ne crachent pas par terre) et je me FERME LA GUEULE (chose qui n'est pas facile quand on a un mec qui ressemble à un comptable bedonnant de 42 ans à côté de soi, qui met tout le poids de la machine pull-down et crie comme un écervelé et qui, par la suite, DONNE DES CONSEILS à un jeune homme qui vient de commencer. Ta gueule Éric). Le proprio est super amusant et gentil. On ne me dérange pas trop (en partie parce que c'est un groupe d'amis assez serré et en partie parce que, quand je m'entraîne, j'ai mes écouteurs dans les oreilles, j'écoute de la musique violente, je suis dans mon monde et ça se voit), ce qui est un changement apprécié des perpétuels «ça va?» entendus au boulot.

M'entéka, ils me rappellent ces personnes d'origine méditérranéenne à Montréal (on les reconnaissaient par l'inventaire d'une bijouterie qu'ils portaient en s'entraînant) qui faisaient la même chose dans nos gyms. Là-bas les «personnes normales» sont au moins majoritaires et les filles se foutent de leur gueule (elles appliquent généralement le sobriquet de «Ginos»). 'faut croire que les Ginos viennent d'en quelque part. Je suis dans leur rûche.

jeudi 19 février 2009

Samia

Je fréquente une bête étrange.

Non-pratiquante, elle travaille dans une compagnie qui importe de l'alcool et qui brasse de la bière et elle a un esprit tout aussi corrompu que le mien (voire plus). Voici quelques points qui ont été soulevés en moins de sept heures passées ensemble cet après-midi :

- Elle écoute beaucoup de télévision. Elle peut me nommer toutes sortes de séries télévisées québécoises et canadiennes dont je n'ai jamais entendu parler. Vous voyez, je n'écoute AUCUNE télévision (outre mon football, et la saison est maintenant terminée). J'ai dépensé 13 500 DA (à peu près 250 $) pour une carte satellite piratée qui ne servira qu'à donner quelque chose à faire à Samia lorsque je me doucherai. Vlan.

...malheureusement, elle ne peut pas dormir sans entendre le téléviseur. Bon, les rares nuitées que nous avons le bonheur de passer ensemble n'ont pas eu d'agrément électronique (il y a eu mon ordinateur, mais je me passerai de mentionner le contexte), mais un jour elle aura besoin de son compagnon numérique. Je ne sais déjà pas comment je vais faire, savoir qu'il y a des émissions insipides dans ma tanière. J'imagine que le porterai des écouteurs et que je vais lire jusqu'à mon dodo.

- J'ai dit à Samia le nom de famille de ma maman : Ouimet. C'est un nom des plus banaux au Québec et je l'ai toujours préféré au mien (sans vouloir dévoiler mon nom de famille, suffit de dire qu'il est agressant à l'oreille dans son anglais d'origine - mon papa venait du Canada anglais - mais est parfaitement imprononçable en français (encore moins en Algérie).

...en entendant le nom, elle s'est écroulée de rire. J'avais peur qu'elle fasse pipi sur la couette. «Oui mais...», disait-elle.

Je la regardais sans trop comprendre. Il faut dire que SON nom de famille est rigolo à l'entendre et signifie une denrée alimentaire en arabe. Ce serait comme si un mec nommé Hamid venait au Québec et qu'un autre nommé Spatule se foute de sa gueule.

Hamid : «Salut, je m'appelle Hamid».
Spatule : «MOUUUUUUUAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHAHAHAHAHAHAHAHA!!!!!!!!!!!!!!».
...je ne voyais donc pas la comédie. En effet, on peut faire une phrase banale avec le nom, mais puisque c'est commun, on n'y pense pas trop chez moi. Bref, elle va bien s'amuser aux réunions de famille. Ma mère vient d'une famille de douze enfants d'une fertilité éprouvée. Elle va en rencontrer des Ouimet!

- Le sujet est survenu car nous avons connu un choc culturel des plus étonnants. Au Québec, il est convenu que les femmes sont égales au hommes dans tous les sens. Il nous est complètement étrange l'idée qu'une femme deviendrait l'esclave et la propriété de son Homme lors du mariage. Les Québécoises gardent donc leurs noms et les ménages sont bâtis entre égaux. Il y a eu une mode au cours des années '70 de donner des noms de famille composés aux petits, mais ça n'a pas duré très longtemps (car ça sonnait assez ridicule) et, d'usage, les enfants gardent le nom du père, bien que l'état accorde le droit de donner le nom qu'on veuille, car on présume que les parents ont un plus grand droit de regard sur l'attribution du nom de leur enfant qu'un fonctionnaire moche et puant et frustré sexuellement.

Samia a été outragée. «C'est d'un féminisme poussé à l'extrême!!» dit-elle, textuellement. Il faut faire comprendre aux lecteurs algériens que ma copine est une femme au caractère fort et elle est indépendante et occidentale. De l'entendre dire qu'elle RE-FUSE catégoriquement de garder son nom était l'équivalent pour mon petit moi québécois de voir un tigre dans la jungle indonésienne sauter dans une cage et de quémander qu'on l'emprisonne dans un zoo.

Bon, on passe, mais je n'ai aucune façon de m'y échapper. Si elle me rejoint au Canada, nous devrons nous marier en Algérie. Elle sera donc OFFICIELLEMENT Madame Éric et ses papiers canadiens devront le refléter. Ce sera étrange quand j'aurai à la présenter aux amis.

- La mère de Samia se doute qu'elle n'est plus vierge. C'est un peu comme si la mère d'un lutteur sumo se doute que son fils n'est pas végétarien.

- Samia aime les torses mâles nus. Il n'aurait pas fallu que j'aie ma tondeuse à barbe dans la salle de bains :$. Bon, je devrai laver les draps de la chambre du milieu demain afin d'enlever mon pelage corporel qui les recouvre. J'ai l'air d'un Loup qui a perdu ses poils d'hiver, mais il fait encore froid!

...ma Lionne est mééééchante.

mercredi 18 février 2009

Mon lave-vaisselle

Je suis seul ce soir, et on a tenté de m'apprendre des nouveaux mots aujourd'hui, mais malheureusement, je ne peux pas m'en rappeler (et, je rappelle, je refuse de prendre des notes et de faire un effort, bien entendu).


Alors, face un ordinateur qui ne m'aide pas tout à fait à passer le temps, je dois dire une chose :


Un bon lave-vaisselle est un MUST pour un homme paresseux vivant seul. Sam peut témoigner que j'avais des assiettes recouvertes de sauces sèchées et de morceaux de bouffe collés sur ma table. J'ai décidé qu'il était temps (après une semaine) de prendre la pile et de mettre au lave-vaisselle.


Tout est nickel.


Mouaip, en tant que Canadien, je ne peux pas marier une lave-vaisselle, mais ça fait du bien qu'on puisse en acheter, tout au moins.


...hm. Si Samsung s'y mettait et créait des adaptateurs orificieux, les hommes n'auraient pas du tout besoin de s'acquérir des femelles.

Hm.

mardi 17 février 2009

Mot du jour II

Rebak (Dieu, Allah, le Monsieur dans le ciel qui passe son temps à contempler les désirs proscrits des humains - et non pas des moutons ou des baleines, car seuls les humains vont au ciel après leurs morts, même s'ils partagent 99,5 % de leur génétique avec les moutons et les baleines (et 50 % de leur génétique avec les bananes). Étrangement, ce sont les humains qui ont créé Dieu et, bon, les moutons et les baleines baisent sans trop se méfier de l'état de leurs âmes et mangeraient des charcuteries et boiraient des bonnes bières itou s'ils le pouvaient. D'ailleurs, il me faut retourner à la salle de sports et continuer mon processus si je veux éviter de m'attirer un harpon espagnol cet été en me baignant dans la Méditérranée).

Prononciation : comme je l'ai écrit. Le R se roule sur la langue et il faut expulser le mot comme si on était fâché, mais ces instructions cadrent avec pas mal tous les mots arabes (encore plus si on prononce à l'arabe classique, car les Algériens adoucissent les prononciations. Disent-ils. Il me semble pourtant que la Libanaise que j'ai fréquentée il y a déjà 13 ans (Arg!! Elle était LA fille sexy à la fac. Je suis vieux) prononçait son arabe d'une manière BIEN plus sexy. 'faut croire que j'étais influencé par sa forme parfaite de fille de 22 ans et que mes souvenirs sont flous. Car je suis vieux. Arg).

Pourquoi je l'ai appris : J'étais au ministère des finances aujourd'hui. La secrétaire de l'équipe ainsi qu'une analyste porteuse du foulard presqu'ubique ici remarquaient que mon «arabe» s'améliore. Je leur ai expliqué que Samia m'a appris des mots méchants, qui me serviraient quand je dois faire sortir ma bile sur les routes algéroises. Je les avais noté, question de pouvoir m'en rappeler le moment venu d'envoyer paître un imbécile qui freine en plein Boulevard des Martyrs à l'heure de pointe SANS CLIGNOTANT ET SANS SE GARER SUR LE CÔTÉ afin de déposer sa pétasse et de bloquer la circulation pendant cinq minutes, le temps qu'elle déchiffre l'énigme de la poignée de porte automobile. Oui, le retour du travail aujourd'hui a été difficile.

Je me souviens que Sam m'a appris qu'une expression appropriée pour une insulte véhiculaire serait «nique ta mère» (pardon, mais je me dois d'être explicite. Ça fait partie de l'anecdote). Je note également qu'un cadre TRÈS important au ministère du commerce m'a même expliqué que je peux maudire le canal de naissance de mon interlocuteur, ce qui est BIEN pire, mais j'avais oublié les mots exacts. Bref, une maman et son attirail reproductif sert à insulter dans ce pays. Voilà.

(Je note également que je suis crampé à l'idée que quelqu'un d'ici veuille jeter un sort sur la zone érogène principale de ma maman. Je suis athée, et je me doute que ma génitrice apprécie cet endroit de par lequel je suis passé il y a bien des années, alors, bref, si un Algérien le maudit, je me dis que ça va juste rendre le copain à ma maman, l'inimitable Jipi, heureux. Et c'est TANT MIEUX. M'entéka).

Malheureusement, à la Saint-Valentin, Sam a réussi à déjouer ses parents et est restée chez moi pour la nuit. Nous avions consommé des quantités non négligeables de vin et, bon, nous avions repris mon apprentissage de mots pas très gentils (non, nous n'avions pas passé la soirée au lit. Il y a des pauses linguistiques parfois vous savez). J'ai validé mes notes le lendemain sans trop me souvenir de la conversation.

J'avais noté «nique rebak» (je sais maintenant que c'est TRÈÈÈÈÈÈÈS méchant). Avec mes souvenirs flous de différentes façons d'insulter, je pensais donc que le mot du jour était «mère».

Autre pensée : le «nique» n'existe pas au Québec. Je sais ce que ça veut dire, mais je n'ai pas le réflexe d'être choqué par ce qui m'est une syllabe autrement inoffensive à mes oreilles.

Bref : j'ai expliqué à mes collègues que j'ai appris des choses pas gentilles, dont un mot («mère», un mot qui, me dis-je, ne serait pas choquant dans le contexte) qui est déclinable de maintes façons.

En disant «rebak», on m'a regardé comme si je fréquentais la gardienne aux portes de l'enfer (mais elles riaient tout en étant choquées, alors je me disais qu'elles se doutaient des expressions auxquelles je me référais). J'ai continué d'insinuer que ce mot, «rebak», est très utile.

Dix minutes après le début de cette partie de la conversation, Myriam m'a indiqué que «Rebak» signifie le créateur des Algériens et de tous leurs cousins Musulmans.

...je ne sentais plus mes testicules.

Je me suis excusé mille fois et j'ai expliqué que je pensais que «rebak» signifiait «maman» (sans trop expliquer la source de la confusion). On riait, mais je me doute que je ne pourrai jamais leur présenter ma copine sans qu'elles ne la jugent d'une manière un peu (beaucoup) sévère.

Bref, messieurs, la Saint-Valentin est source de malheurs. Restez au lit!!!!!!

lundi 16 février 2009

Jugements

J'ai ce réflexe humain de ne pas apprécier qu'on me juge sur des choses qui ME sont normales mais qui ne le sont pas ici (je nomme : boire une bière, baiser avec une jolie fille et apprécier PROFONDÉMENT ses jouissances volubiles, manger du jambon et autres charcuteries Haram, etc.). Je dois dire que ce blogue a souvent une tendance éditoriale de dédaigner ce qui n'est pas normal dans ma terre natale (je nomme : des hommes qui crachent dans les rues).

Les Chinois célèbrent des bons repas en expulsant des gaz de différentes façons. J'aime expulser des gaz (c'est quand même un plaisir charnel. Qu'on veuille l'avouer ou non). Pourtant, on est répugné par des rots en société.

Lorsque je croise un mâle qui crache dans la rue (non, pas à mes pieds. Il a intérêt à ne pas le faire. Canadien ou Algérien, ce geste est universel et MON football génère des mâles plus intimidants que le leur), je le laisse le faire. Ça me dégoûte, mais je m'y fais car je suis un visiteur et, bon, on aime cracher ici.

Une amie à Nawel mange la bouche ouverte. J'étais fasciné par son regard assez unique et étrangement attirant, jusqu'à ce qu'on aille au resto ensemble et j'ai dès lors été répugné par son processus digestif qui était étalé à tous et chacun. Par la suite, j'ai pris des déjeûners avec des Personnes Importantes de l'état algérien (hommes et femmes) qui ont presque TOUS l'habitude de se fourrer des mottes énormes de pain jusque dans le fond de la gorge avant de commencer à mâcher (et le mâchis résultant va toujours laisser tomber des miettes moîtes sur la table de manière nonchalante). C'est la façon algérienne. Je n'y suis pas encore habitué, mais, étant assez salaud à mes heures (je ne prendrai pas de photos de mon apart en ce moment - ma femme de ménage est en congé de maladie et c'est un bordel monumental), on m'a reproché pire.

Bref, je fais des observations en tant qu'étranger dans un pays étrange. C'est le but de ce blogue. Je ne peux toujours pas concevoir de faire des ablutions post-défécation avec ma main gauche nue (et je garde mon rouleau de PQ dans ma serviette afin d'éviter les visites imprévues aux sanitaires et les dégraissages particuliers de calçons qui surviendraient inévitablement), mais c'est MON problème. Je ne reproche pas aux gens d'agir à leur façon. Et si j'étais en Chine, je flatulerais ouvertement, arômatiquement et heureusement pour mettre en valeur mon appréciation d'un bon repas et des différences culturelles.

Mot du jour I

Bonsoir,

Ces derniers temps, je trouve que j'assimile plus facilement (c'-à-d. sans AUCUN effort) des nouveaux mots algériens. J'ai donc décidé de m'activer en affichant un mot par jour que j'ai appris au cours de la journée (avec le bémol que je ne le ferai pas les soirs que Sam vient me rendre visite ou si je n'ai rien appris. Ou encore si ça ne me tente pas. Je suis paresseux tout de même).

Oukhti (soeur) n.f.

Prononciation : le «kh» rend la prononciation tout à fait étonnante pour un Occidental. Ça sonne EXACTEMENT comme un fumeur de trois paquets par jour qui fait son expectoration régulière dans la rue (mouais. Les hommes algérois crachent dans la rue. Je n'ai pas encore rencontré une Algéroise qui trouvait ça sexy. Manifestement, il y a des nuances aux frustrations sexuelles dans ce pays).

Exemple d'utilisation : Rachid! Va ordonner à ta oukhti de te laver les cheveux, de te décrotter les caleçons et de te couper les ongles d'orteils!

Pourquoi je l'ai appris : Ici, tous les hommes sont des frères. Lorsqu'on interpelle un homme, on dit «houya», donc «mon frère», même si c'est une femme qui parle. J'ai demandé à Fatiha si on faisait la même chose pour les femmes et quel était le mot pour «soeur». Elle s'est démorvée la gorge et je croyais qu'elle dédaignait ma question. En fin du compte, non, les êtres qui valent la moitié d'un homme aux yeux de la loi algérienne (chose vraie. Pas une blague) ne se méritent pas le privilège de se faire appeler «soeur». Tant mieux, si on se souvient que les soeurs sont traitées en tant qu'esclaves par tous les mâles de la famille.

samedi 14 février 2009

Makesh

Bon, si je publie seulement qu'un feuilleton par semaine, je perdrai mes centaines de lecteurs. Malheureusement, je ne sais plus trop quoi écrire. Attends... je regarde dans ma liste de sujets en réserve.

L'arabe! Tiens. Pourquoi pas.

Avant de venir en Algérie, je me suis équipé de livres et de logiciels qui m'ont coûté plusieurs centaines de dollars. J'avais commencé à lire assidûment et j'étais plutôt fasciné par une langue qui est complètement différente de celles que j'avais étudiées antérieurement. Pas de P, deux H, deux T, deux S. Pas de voyelles. Nouvel alphabet. Mouaip, ç'allait être le fonne.

Mes deux premiers soirs algériens ont été passés à étudier. Je tentais de déchiffrer les enseignes (avec passablement de succès, sauf que ça ne sert pas à grand chose de pouvoir lire M, L et le T qui ressemble à une baleine, puisque je ne connais pas les mots et les voyelles ne sont pas écrites. Ça fait donc Mlat à mes yeux) et je disais «salaam alikoum» (pas mal la seule chose que je connaissais) à tout le monde. J'étais comme un jeune chiot imbécile tout mignon. Je m'attendais à ce que j'assimile la structure de la langue à force de l'entendre, comme avec d'autres langues. Je pourrai ensuite indiquer dans mon CV que je parle l'arabe et devenir une denrée rare sur le marché du travail canadien et m'assurer une retraite dorée.

Mouais.

Malheureusement, les Algériens ne parlent pas l'arabe. Ils parlent l'algérien (voire, à la limite, le maghrébain) - un étrange amalgame d'arabe et de français et de mots qui ont des provenances inconnues. Il est à noter que le phénomène de régionalismes est universel - les dieux savent que les divergences liguistiques entre Paris et Montréal sont hilarantes (quoi). Il y a toutefois ce test quasiment biologique auquel les algériens échouent : une espèce animale est classée comme telle si elle ne peut pas se reproduire avec ses voisins sur l'arbre zoologique. Les Algériens, bien qu'ils apprennent l'arabe «correct» à l'école et à la Mosquée, ne se font pas comprendre par leurs cousins en Égypte ou en Syrie, et ils comprennent à peine lorsqu'ils entendent parler les voisins.

J'ai pris des leçons d'arabe auprès d'un ancien professeur au lycée à la retraite. J'affrontais la circulation sur Didouche Mourad (pour les Montréalais, ça ressemble vaguement à Ste-Catherine à l'ouest de Papineau à 17 h 30, sauf sans feux de circulation) afin de me faire torturer par un mec qui n'avait aucune structure dans son curriculum. Il me sortait un mot («s'asseoir», par exemple), et me le disait. Ensuite il passait à «stylo» ou «lumière», sans revenir en arrière pour que je puisse assimiler ce qu'il venait de dire. Surtout, il y a des sons en arabe auxquels des oreilles québécoises ne sont pas du tout habituées alors, parlé rapidement, un K dans le fond de la gorge pourrait être un L et je ne distinguerais pas).

Bref, à chaque fois que je sortais de mes cours, ma tête se sentait gonflée. C'était 90 minutes d'un supplice intellectuel abominable. Après trois visites, je me souviens D'UNE chose : «atheni el qitab». Donne-moi le livre. Arg. Bon, disons que pê ce serait pratique chez un libraire. Malheureusement, j'achète juste mon magazine The Economist (qu'on retrouve ici! J'en suis étonné et TRÈS heureux), et je n'ai aucune idée comment dire magazine. Crisse.

J'ai abandonné et, de plus, j'ai complètement perdu le goût d'étudier le soir chez moi, même si Samia a étudié le droit (en arabe classique) et que j'ai des structures pour me soutenir.

Plutôt, je tente de cerner des mots qui reviennent souvent et de demander à mes proches ce que ça veut dire. J'ai maintenant un vocabulaire d'à peu près 25 mots que j'utilise constamment (c'est charmant au début, mais je crois que ma gentille, délicieuse et voilée partenaire de travail - Fatiha - va m'égorger la prochaine fois que je dirai «maliche» à quelqu'un).

Salaam alikoum houya. La besse? Entique. Hamdou'llah.

Je mets toute personne nouvellement arrivée au défi de tenter d'entendre la différence entre le H dans Rahima et celui dans Hind. Ou encore, de commander un café et de faire cliquer la langue convenablement dans le fond de la gorge au début de Kahua. ARRRRRRRRRRRRRGG. Et on rit de moi! (gentiment, j'avoue, et on apprécie BEAUCOUP mes efforts. N'en demeure que je me sens comme un cancre).

J'ai toujours été BON pour prononcer des langues étrangères!!

Hlas.

lundi 9 février 2009

La route algérienne

Pas d'entraînement ce soir. Sam est passée s'occuper de mon moi affectueux-lubrique (OHHHHHHHHHHhhhhhhhh ce qu'elle comble mon moi masculin plus-ou-moins-masculin-selon-la-position-adoptée. Miam!) et j'ai décidé d'abandonner ma perte de bourrelets pour une soirée (j'ai ma bière d'ouverte, la viande marine et, bon, il me fallait bien rédiger quelque chose).

J'avais quelques sujets qui traînent depuis un bout et qui doivent être traités sur mon blogue, mais il me faut compléter les anecdotes sur la conduite des Algériens.

En premier lieu, je tiens à affirmer que, bien que je vire GRAVEMENT psychopathe en côtoyant mes amis Maghrébains sur les routes, je peux aussi affirmer (une fois qu'enfin j'arrive chez moi et que je fasse ce que je dois pour soulager le stress) que ce n'est pas pire qu'à Montréal. Un peu différent, mais il y a des cons tout aussi étrons sur les routes québécoises, alors je n'inculpe pas un peuple fier et autrement valeureux avec mes propos.

HOSTIE que les automobilistes algériens sont cons!!!!!!!!!!!!

(Encore une fois, rappelez-vous que ce n'est pas méchant).

À la veille de l'Aïd, TOUS les Algérois sont sur les routes afin de faire les courses avant la semaine de congé. Bien entendu, et sans le savoir, ce fut la journée que j'ai eu ma voiture.

Je suivais mon chauffeur de taxi, l'inimitable Nabil, pour aller immatriculer la bagnole. En partant de Oued Smar, il me fallait faire le plein parce que le très gentil concessionnaire Geely m'a remis une voiture avec sept gouttes de pétrole dans le réservoir. Heureusement, Nabil connaissait une essencerie sur l'autoroute.

Malheureusement, pour une raison qui m'est encore inconnue, la file dans laquelle j'étais a dû faire demi-tour et aller dans la prochaine. J'étais le dernier arrivé, alors, en tant que fier représentant de mon sexe, j'ai voulu faire une manoeuvre de reculons avec ma nouvelle machine qui aurait fait comprendre à Nabil que je ne suis pas une fillette qui vient d'avoir son premier permis (il était un tantinet condescendant. Bon, il prend bien soin de moi, alors ce n'est rien de trop méchant). Bien entendu, j'ai heurté la bordure en béton de plein fouet.

...et, grâce à ce Allah ubique, je n'avais pas la moindre égratignure malgré une collision qui a fait tourner la tête des 150 personnes en file.

Après avoir fait le plein, nous sommes partis à la chasse d'un immatriculateur (disons que c'est le mot). Je n'avais aucune idée de l'enfer dans lequel je me lançais, alors c'est tant mieux. Surtout, Nabil n'avait pas trop d'idée où aller.

Sans trop élaborer, TOUTES les rues étaient bondées de chauffeurs énervés. J'ai quitté le concessionnaire à 12 h 30 et je suis arrivé à l'immatriculeux à 15 h 00. Nous avons fait la longueur de El Harrach et ensuite de Kouba, dans une circulation impossible. Je me suis fait prendre au piège à quelques reprises, de par lequel j'étais trop près du pare-choc arrière du char devant moi qui allait par la suite rester pris (il me fallait le savoir à l'avance) et je devais zigonner pour sortir du pétrin. Heureusement, je suis un chauffeur écervelé, alors mon agressivité naturelle m'a servi et j'ai pu envoyer paître bon nombre d'énervés en prenant leurs places dans la mêlée.

Le conducteur algérien est tout aussi narcissique-idiot que le chauffeur québécois à quelques exceptions près :

- Ici, en pleine heure de pointe, quiconque pourrait arrêter et interpeller son houya et avoir une conversation. Les klaxons ne serviront à rien, puisque les impatients ne comprennent pas l'aspect précieux que sont les relations humaines pour l'Algérien. Puisque les rues sont étroites et qu'il n'y a aucune issue, la moindre pause aura pour effet la paralysie totale de toutes les ruelles derrière l'étranglement. Étranglement. Hm. Bonne idée.

- Les voies sont des lignes indéchiffrables pour l'Algérien. La MAJORITÉ des gens d'ici roulent à cheval ou à quelque pourcentage de leur largeur sur la ligne pointillée. Si nous sommes sur une rue normale, mais à la largeur de deux voies, la seule voie est celle qui prend l'intérieur de la courbe. Mon passe-temps préféré est de passer par l'extérieur dans une courbe et de rester au niveau d'une voiture. JAMAIS le chauffard ne pensera qu'il y a quelqu'un à-côté de lui jusqu'à ce qu'il tente de prendre l'intérieur de la prochaine courbe (et que je klaxonne. Je suis CERTAIN d'avoir fait doubler le chiffre d'affaires des pressing algérois qui doivent dégraisser des taches brunes de pantalons aux personnes surprises par ma présence).

- Les essenceries : pour faire le plein, on doit attendre en file pendant que le gentil employé de la société de l'état s'occupe langoureusement de chacun des clients, un côté de la pompe à la fois. Lorsque c'est enfin à notre tour, on doit SORTIR DE LA VOITURE et quémander très gentiment son essence, car il ne faut pas que le préposé syndiqué ne ressente qu'il est inférieur à la personne qui paie son salaire. Notons aussi que je fais le plein avec du «sans plomb», mais il y a de l'essence AVEC plomb - chose qui ne s'est pas vu sur le continent américain depuis mon huitième anniversaire de naissance. On se demande pourquoi il y a du smog.

- Les piétons. Nous nous croyons stupides à Montréal (et nous le sommes. Je n'enlève rien au piéton trisomique montréalais). Ici toutefois, on ne semble pas comprendre que, lorsqu'on marche en plein milieu d'une rue achalandée, les étranges machines rouges, grises et noires peuvent faire du bobo. À TOUT moment, un piéton peut surgir nonchalamment et rester devant une voiture le temps qu'il complète la manoeuvre qu'il a à compléter. Mes préférés sont les jeunes hommes chômeurs qui sentent que les rues leurs appartiennent et qui traverseront la rue à leur guise (dans une courbe qui ne permet pas de les voir qu'à la dernière seconde). J'accélère et je me synchronise pour passer juste devant eux (et je les regarde dans mon rétroviseur pour voir leur air incrédule). Pê que je viens de comprendre pourquoi mon antenne a été arrachée :$

- Lorsque j'étais un jeune louveteau (ça fait déjà quelques décennies. *sanglots*), les mâles québécois faisait des blagues sur la conduites des femelles. Ayant demandé à ma mère leur raisonnement, elle m'expliqua que les femmes au Québec venaient de commencer à conduire en grands nombres et qu'elles conduisaient comme des novices.

...je vis donc au Québec de 1978.

Inévitablement, sur tout trajet, je vais croiser une femme voilée qui prendra 15 minutes à effectuer un stationnement autrement simple ou qui s'arrêtera en plein circulation pour répondre à son mobile (planté profondément dans sa bourse). Il est à noter que de parler au téléphone en conduisant ici se mérite un retrait de permis instantané. Cependant, il y aura toujours une poufiasse déconcentrée qui roulera à 25 km./h. sur la ligne du milieu en jacassant avec une autre poufiasse dans un autre recoin de la ville qui énerve tout autant les mâles derrière elle.

Les routes ont des trous, mais pas pire que dans ma terre natale (la plupart du temps). La circulation est bondée, mais je n'ai qu'à penser à la Métropolitaine entre 6 h 00 et 22 h 00 pour me remettre de ma rage. C'est frustrant de conduire ici, mais il y aura toujours des cons partout et, bon, j'ai été bien entraîné pour leur faire face (et leur faire vider leurs intestins dans leurs culottes :D). Je ne regrette pas de m'être acheté une auto.

vendredi 6 février 2009

Arg.

Je viens de me faire une entrecôte délicieuse recouverte d'oignons caramélisés et des asperges.

...et j'ai des rencontres demain toute la journée avec les cadres supérieurs du ministère du commerce.

...et je viens de me souvenir (ça faisait un bout que je n'ai pas mangé) que les oignons frits me causent des flatulences AFFREUSEMENT arômatiques.

À lire les conséquences de mon idiotie demain.

Réconciliation (bin oui)

Je suis une personne sadique. Pour le bien et pour le mal.

Lorsqu'on me fait disjoncter, je deviens dur. Je ne tolère pas qu'on manque de respect envers moi et lorsque je me sens dénigré, je vais me refermer et je vais me ficher du mal que ça peut faire à autrui.

Heureusement, j'en suis conscient, donc ça me prend beaucoup avant de disjoncter. Je reste rationnel et calme, mais ça a souvent pour effet d'aggraver la rage de ma partenaire qui voit son mec relaxe et, donc, malin.

Je note que je n'ai jamais été violent avec qui que ce soit de ma vie, à moins que ce ne soit dans un milieu sportif ou au lit (dans ces deux cas, il y a complicité et même attente à la violence et on est déçu s'il n'y en a pas ou pas assez, alors ça va).

Samia, hier soir, a courbé l'échine et m'a appelé. Je lui ai donné rendez-vous cet après-midi en présumant qu'à 50 % j'allais la voir quitter en larmes et ne plus la revoir. En la voyant à la porte lorsqu'elle est arrivée, j'ai gardé un air sévère, mais j'avoue que je ne voulais pas la perdre.

Nous avons établi des bornes et j'espère que nous saurons les respecter. Nous avions tous les deux des torts (par défaut, un conflit a deux côtés) et nous les avons étalés, question de les détruire.

Samia a une crainte abominable d'être rejetée. Moi, j'ai vécu tellement de rejets que j'en suis résistant. Elle n'est pas, au premier abord, une fifille archi-vulnérable, mais je semble lui avoir craqué sa carapace et elle a peur.

À voir où ça va mener. Je sais que j'ai rarement rencontré une fille avec qui j'ai une telle complicité. J'espère amadouer mon sadisme, mais je sais que je ne peux pas changer mon côté cartésien (et elle me le reproche). Bref, nous sommes ensemble et j'ose croire que nous pourrons respecter nos limites mutuelles le temps de bâtir la relation.

jeudi 5 février 2009

Suis-je célibataire?

Il a été noté sur ce blogue que j'avais rencontré la petite Samia à des soirées qu'elle organisait. En réalité, ça a pris deux semaines de flirts et de messages acheminés par des entremetteuses avant qu'il ne soit clair que je puisse lui envoyer un SMS l'invitant à souper sans que je craigne de me faire rejeter.

(...oui, je suis mauviette et timide quand une fille me plaît pour plus que du charnel ponctuel. Gnan).

Il m'est difficile d'écrire ce feuilleton tout en respectant la vie privée d'une femme que j'aime encore beaucoup. J'espère que je réussirai à faire l'équilibre entre son seuil de tolérance face au dévoilement de nos difficultés et mon désir de me vider d'une bile infectée puante et autrement véreuse.

Samia est venue me visiter un soir à la fin novembre après nos simagrées de couple-en-devenir. Je ne pouvais pas aller à sa soirée, car j'étais enrhumé (et un rhume masculin est une maladie affreuse qui requiert une attention particulière d'une femelle câline, sinon est elle fatale à 87 %). Elle s'est assise sur mon divan, moi sur ma chaise de salon, et elle m'a expliqué tout à fait sèchement (bon, ce mot est plus ou moins approprié, mais vous comprenez) qu'elle a vécu une peine d'amour difficile à une époque tout de même assez lointaine, que je lui plaisais beaucoup et qu'elle va exiger une preuve de mes intentions romantiques envers elle après un certain temps, car sinon elle ne «perdra pas son temps».

(Notons que la franchise féminine est d'une rareté étonnante et, étant une personne des plus franches et cartésiennes, elle n'aurait pas pu mieux me séduire si elle avait dénudé son ample et ferme poitrine et m'y avait fourré mon museau plein de substances gluantes).

J'ai répliqué que je viens d'une société où les femmes et les hommes se fréquentent librement selon leurs bonnes intentions sans contraintes sociétales et que, puisque j'ai fréquenté un certain nombre de femmes sans contraintes sociétales, je pouvais lui affirmer que l'«Amour Potentiel» tout à fait délicieux au premier abord va, habituellement, se transformer en zombie dévoreur d'estime de soi et de volonté de vivre à l'intérieur de quelques mois, semaines ou jours (selon le cas) si l'on est pas compatibles. Que le fait que je lui sois plaisant après trois rencontres platoniques dans des lieux publiques ne veut PAS dire qu'elle aura le privilège de ressentir mon dernier souffle sur sa joue, entourée de nos dix-sept enfants.

Manifestement, il y avait un conflit culturel.

Le sujet de nos fiançailles s'est pointé régulièrement au cours de notre fréquentation (qui a duré deux mois. Note aux lecteurs canadiens : non, je ne niaise pas. C'est comme ça ici on dirait). Tout ce que j'ai pu faire, si je désirais rester honnête et non pas profiter de son corps et lui dire ce qu'elle voulait entendre à la manière typiquement méditerranéenne, c'est de lui promettre que SI nous sommes encore ensembles à la fin de mon contrat et que je devrai retourner dans mon pays enneigé (non, je n'ai pas hâte de revoir la neige. Les journées de 20° en février m'engendrent une extase qu'aucun Algérien ne puisse comprendre), je ferai ce que je devrai (sans doute la marier. Arg. En tant qu'homme divorcé, j'espérais ne JAMAIS devoir repenser à une telle chose horripilante) pour la ramener chez moi (elle aimerait bien habiter au Québec - sa soeur vient d'émigrer et aime bien MALGRÉ les froids records).

Cette promesse ne lui fut pas suffisante. Elle craint fréquenter un joli petit châtain (qui perd rapidement ses bourrelets! Je travaille assidument et violemment à la salle de sports et les résultats se font voir plus rapidement que prévu. *schling*) pendant 18 mois et de le perdre, donc perdre 18 mois de sa délicieuse jeunesse et vivre une peine d'amour foudroyante.

Je comprends et je compatise avec ses craintes. Elle a de la difficulté à faire confiance à un homme après ses déboires avec son ex. Malheureusement, j'ai mes propres antécédants et je ne peux pas lui offrir plus sans être fondamentalement malhonnête (j'ai cette étrange conception de l'amour de par laquelle on ne devrait pas IMPOSER des fiançailles à quiconque. Mouaip. Étrange).

Bref, hier nous nous sommes querellés dans la voiture après une soirée amusante et j'ai disjoncté. Elle m'a déposé et nous ne nous sommes pas reparlés. Si je connais bien la victime de mes impulsions sado-affectueuses de ces deux derniers mois, elle s'entêtera. Malheureusement, je suis honnête, fidèle à mes valeurs et AFFREUSEMENT orgueuilleux.

Il y a une impasse qui ne pourra jamais être résolue sans qu'elle ne me fasse confiance ou qu'il n'y ait mariage. L'ironie, c'est que pour moi un mariage n'est pas du tout un gage d'amour éternel; que la communication et la complicité (qu'on doit BÂTIR, sans obligations sociétales) est la meilleure façon de désamorcer les craintes de se faire rejeter.

Surtout, ayant déjà vécu le bris avec l'amour de ma vie, il n'y a aucune façon de se prémunir contre une peine d'amour. On doit, à un certain moment, faire confiance et sauter à pieds joints si on veut trouver notre Partenaire de Vie.

En bref, je ne crois pas qu'il soit possible de lui donner ce qu'elle désire profondément : un Homme Parfait et une carte de sortie de la prison qu'est l'abri parental algérien. Je crois donc que je suis célibataire.

...la tragédie, c'est que les effets salutaires de la salle de sports alimentent aussi la libido d'un Loup inassouvi. Je crains de violer Alf une nuit de pleine lune hormonale. Ouâche.