vendredi 5 décembre 2008

L'Aïd

Bien que je tentais de me rattraper dans mes histoires, je dois écrire un feuilleton qui porte sur ce qui se passe en ce moment, car c'est gros.

Bien sûr, il n'y a pas de Noël dans un pays Musulman. Plutôt, une grosse fête religieuse qui aura lieu lundi est appelée l'«Aïd» (officiellement, «aïd» veut dire «fête» et il y en a deux à chaque année. Celle-ci est ensanglantée). Chaque famille qui peut se le permettre doit acheter un animal approuvé (habituellement un mouton, mais Allah préfère les chameaux) et l'égorger, pour rappeler le quasi-sacrifice d'Abraham de son fils (selon mon chauffeur de taxi, un mouton s'est pointé sur la montagne juste avant le filicide, donc on présume que Dieu exige un sacrifice, alors autant le faire à un mouton plutôt qu'à nos enfants. Wikipedia n'a rien de très explicite, alors je me fie à l'interprétation d'un taxieux par pure paresse).

M'entéka. Un peu partout dans la ville on peut voir des moutons (ainsi qu'au moins un chameau qui bloquait une rue déjà bondée dans laquelle j'étais prise en taxi). C'est tout à fait rigolo de voir des boucs enchaînés à des murs d'édifices en bêton en pleine ville. Mettons que depuis deux mois je sentais que je vivais à Tétraultville, mais en moins puante jusqu'à ce que cette image en fasse la distinction.

La journée de l'Aïd est marquée par des flots de sang, les cris de moutons et l'arôme de la mort qui recouvre Alger. Les familles se regroupent et un homme qui a lu le Coran et qui connait tous les versets va prendre le couteau et égorgera la bête. Par la suite, on la suspend la tête en bas pour qu'elle se dévide de son sang et on l'éviscère. La famille garde les trippes et la tête (oh que oui. La tête. Avec les yeux. Un délice. J'niaise pas) et donne la VIANDE aux pauvres.

Bref, j'avais pensé au premier abord que c'était une bonne excuse pour faire un méchoui et fêter, mais pas pantoute.

Le Canadien va donc quitter la ville (à vrai dire, il était curieux de voir comment ça se passerait, mais il a été invité) pour aller à la maison d'été de la délicieuse et décolletée Wassila sur une ville à l'ouest d'Oran. Il y aura de plus amples explications sur les personnages actuels de ma vie dans des futurs feuilletons (les choses vont bieeeeeeeenn :D), mais mettons que je vais passer quatre jours sur la plage avec deux canons (trad. : pitounes). Bon, y'ont invité d'autres mecs aujourd'hui, mais puisque je vais conduire, je m'arrangerai pour les perdre à mi-chemin avec l'hôtesse (la seule qui sait où on va) à mon côté droit.

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