vendredi 20 février 2009

La salle de sports

J'ai cherché longtemps ma salle de sports. Je voulais pouvoir y aller à 6 h 00, comme à Montréal (lorsque les rues et les salles sont vides. Je suis un lève-tôt. C'est un autre point que je n'ai pas en commun avec ma petite lionne aux nouvelles griffes qui n'est pas capable d'assimiler un concept intellectuel avant la consommation de ses 14 cafés), mais les Algérois ne sont pas très matinaux. De plus, les horaires à la plupart des salles sont divisés entre les plages féminines et masculines.

Heureusement, j'ai pu me trouver une petite salle à peine arômatique à Riadh El Feth, un énorme complexe construit par l'état (bien sûr) qui comprend le monument des martyrs. À tous les soirs (arg. Je n'aime pas m'entraîner le soir, mais je m'y fais) je fais les 500 mètres de chez moi au complexe et je traverse un centre d'achats affreusement vide (il y a eu une bombe il y a quelques années, et les gens n'y vont plus). Je dois monter deux étages et, en arrivant au 3e, un oval dans le plafond donne une vue tout à fait imprenable sur le monument illuminé. On me dit que je devrais être fier que ça a été conçu et construit par des gentils Canadiens. C'est du beau travail.

La raison que je mentionne ma salle de sports est qu'on parle dans les commentaires des différences culturelles et qu'Alger est d'abord et avant tout une ville MÉDITÉRRANÉENNE. En voyant les mecs à la salle, on le ressent parfaitement.

Premièrement, je dois dire que la salle est mixte et que les hommes sont (étonnamment) TRÈS respectueux envers les jolies dames en tenues de sport qui fréquentent la salle mixte. Nawel est devenue membre après que je lui en ai parlé et AUCUN homme ne l'a abordé d'une manière même vaguement machiste (à son grand dam, je présume :P). Ils participent aux cours d'aérobie (de «fitness». Arg) et ont l'air complètement ridicule à danser et à sauter, mais c'est un bon exercice et personne ne se moque d'eux.

Par contre, dans la salle de musculation, on peut voir qu'on est situé sur le Bassin de la Mer Ancienne. De tous les hommes qui jouent avec des haltères, il n'y en a PAS UN qui ne met pas une charge qui dépasse de 30 % ses capacités et qui va ensuite crier d'une manière à peine masculine (on gueule comme les soeurs Williams et on pense démontrer de la virilité?) en se tordant les vertèbres lombaires afin de compléter les exercices. Ils le font également à une vitesse de par laquelle les muscles visés ne reçoivent aucun bénéfice (si on relâche un poids entre deux répétitions d'une manière incontrôlée, on travaille peut-être la force de la gravité de notre planète, mais on ne travaille aucun muscle).

Lorsque je suis arrivé à la salle il y a six semaines, je m'étais à peine entraîné depuis sept mois. Je fais cela toutefois depuis l'âge de 15 ans (ça fait déjà bientôt 21 ans. *snif* Chu vieux), je connais donc vaguement mon corps et, surtout, j'ai pris des cours d'anatomie de l'exercice lorsque je jouais au football. J'utilisais des petits poids au début pour éveiller mes muscles et les criards devaient se demander qui était ce Canadien bedonnant qui peut à peine lever une charge de classe féminine.

...maintenant, je lève plus de poids que presque tous les «mecs», AVEC une bonne technique. Ils sont étonnés. C'est parce que JE travaille mes muscles, tandis qu'eux se disloquent le dos.

Je m'amuse quand même avec eux (au moins ils ne crachent pas par terre) et je me FERME LA GUEULE (chose qui n'est pas facile quand on a un mec qui ressemble à un comptable bedonnant de 42 ans à côté de soi, qui met tout le poids de la machine pull-down et crie comme un écervelé et qui, par la suite, DONNE DES CONSEILS à un jeune homme qui vient de commencer. Ta gueule Éric). Le proprio est super amusant et gentil. On ne me dérange pas trop (en partie parce que c'est un groupe d'amis assez serré et en partie parce que, quand je m'entraîne, j'ai mes écouteurs dans les oreilles, j'écoute de la musique violente, je suis dans mon monde et ça se voit), ce qui est un changement apprécié des perpétuels «ça va?» entendus au boulot.

M'entéka, ils me rappellent ces personnes d'origine méditérranéenne à Montréal (on les reconnaissaient par l'inventaire d'une bijouterie qu'ils portaient en s'entraînant) qui faisaient la même chose dans nos gyms. Là-bas les «personnes normales» sont au moins majoritaires et les filles se foutent de leur gueule (elles appliquent généralement le sobriquet de «Ginos»). 'faut croire que les Ginos viennent d'en quelque part. Je suis dans leur rûche.

6 commentaires:

Nina a dit…

puisque tu es si sportif ,tu devrais etre dans l'equipe des Alouettes ;)

Éric a dit…

:|

...j'ai joué au niveau collégial à mon sport, mais j'étais déjà surclassé. Je ne crois pas pouvoir faire compétition à des gazelles de 120 kilos.

Et COMMENT connais-tu mon équipe??

Nina a dit…

c'est ton equipe????

c'l'equipe dont les personnes ( de la famille ou connaissances) qd ils reviennent du canada, ils en parlent le plus...

Éric a dit…

Yaaaaaaayyy!

Oui, je les adore.

Anonyme a dit…

Eric, tu est un idiot, ce que tu écrit est insultant et ne fais que démontrer ton incapacité a t'adapter. Je te conseil d'éviter le désert, avec aussi de possibilité d'adaptation les Touarègues te laisserait pour mort plus-tôt que de s'encombrer avec toi.

Anonyme a dit…

C'est Éric qui écrit (je ne peux pas m'enregistrer. J'ai oublié mon mot de passe).

a) Suis-je idiot ? Mouais, sûrement, j'ai oublié le mot de passe de mon blogue.

b) Adaptation ? J'ai vécu un total de 20 mois à Alger. J'ai adoré mon séjour malgré les différences culturelles et les contraintes socio-économiques. J'ai côtoyé des autochtones quotidiennement et je me suis fait une multitude d'amitiés mémorables. J'ai également ramené une Algérienne au Canada qui, je dois avouer, s'adapte bien mieux à mon pays que je n'ai pu le faire au sien.

c) J'ai fait le Sahara. Les Touaregs sont magnifiques et j'ai bu 48 thés en quatre jours. J'ai même gardé les chèches et je sais comment les enturbaner. Que de souvenirs.